Comme décidé lors de l'assemblée générale tenue la semaine dernière, à l'appel de l'association des expropriés du futur barrage de Souk N'tleta, relevant de la commune de Tadmaït, plus d'une centaine de citoyens venus des localités concernées par ce projet, à savoir Tadmaït, Aït Yahia Moussa et Aïn Zaouia entre autres, ont tenu jeudi dernier un sit-in devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. A 9 heures du matin, les protestataires brandissant des slogans hostiles à l'administration en charge du secteur hydraulique, se sont rassemblés devant le portail principal du siège de la wilaya. «Non au barrage de nos biens ancestraux», «Halte à l'arnaque et la bureaucratie» et «Oui au développement, non à une expropriation injuste», étaient les principales banderoles accrochées sur la clôture de la première bâtisse de la ville des Genêts. L'action en question est venue pour dénoncer ce que les expropriés qualifient de «sourde oreille de l'administration», après une attente de règlement de leur situation qui «n'a que trop duré», selon eux. Approché par nos soins, Mohamed Merabti, président de l'association des expropriés, nous a déclaré que le secrétaire général de la wilaya leur a proposé de les accueillir. «Chose que nous avons refusé», dit-il, avant de se demander «pourquoi attendre une telle action dans la rue pour accepter de nous recevoir, alors que des demandes d'audience qui datent de plusieurs mois demeurent sans réponse ?». C'est dire que les expropriés de ce grand projet hydraulique se sont retrouvés obligés de sortir dans la rue pour faire valoir leurs revendications. Le wali, Abdelkader Bouazghi, étant occupé par la visite du ministre de la santé dans la wilaya le jour même, n'a pu recevoir les protestataires. Par ailleurs, M. Merabti a bien voulu mettre les points sur les «i» en déclarant que «les responsables doivent en premier lieu annuler les arrêtés de cessibilité adressés aux expropriés pour ensuite s'asseoir autour de la table de négociations». Dans un document rendu public le 9 février dernier, l'association rappelle que l'ANBT (Agence nationale des barrages et des transferts) est disposée à prendre en charge l'actualisation des prix, revendication essentielle et chère aux expropriés. Mais, «l'option est toujours en instance», bien que même le maître de l'ouvrage ait décidé de voir les domaines de Tizi Ouzou, après l'entrevue de l'association avec le DG de l'ANBT en présence du directeur de l'hydraulique, en date du 27 janvier dernier. Notre interlocuteur ne manquera pas en outre de rassurer que «la colère des protestataires est pour le moment contrôlée par l'association». «Mais ça risque d'exploser dans les prochains jours», avertit-il, encore.