Le ministre sahraoui délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Yeslem, a condamné la proposition de l'Espagne appelant à l'extension de l'accord de pêche signé entre l'Union européenne et le Maroc qui inclut les eaux territoriales du Sahara occidental. Beissat s'est déclarés «choqué» et «déçu» par les déclarations de la ministre espagnole de l'Environnement, Rosa Aguilar, selon lesquelles l'Espagne demande aux 27 Etats membres démocratiques de l'UE d'étendre cet accord illégal entre l'UE et le Maroc. Le conseiller juridique des Nations unies et le service juridique du Parlement européen avaient clairement qualifié la pêche des navires de l'UE dans les eaux du Sahara occidental d'«illégale», a rappelé M. Beissat, estimant que «tout nouvel accord ou prolongation de l'accord actuel ne peuvent corriger cette illégalité». Le gouvernement espagnol et la ministre Aguilar, en particulier, ont opté pour le pillage au-dessus des principes et entaché la réputation de l'UE à travers le monde. «Nous ne pouvons pas exclure la possibilité d'un défi à l'ONU ou dans les tribunaux internationaux», a regretté Beissat qui a aussi rappelé qu'aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc ou ses revendications sur le Sahara occidental. Par ailleurs, une manifestation a été organisée par les syndicats australiens et l'Association australienne pour le Sahara occidental (Awsa) devant l'ambassade du Maroc à Canberra, pour dénoncer les violations marocaines des droits humains au Sahara occidental et appeler à l'organisation «immédiate» d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui. Sur le même chapitre, une imposante marche de soutien a été organisée jeudi à Dakar, au 5e jour du Forum social mondial (FSM), avec la participation de plusieurs ONG, associations, sympathisants et d'éminentes personnalités, saluant la grande mobilisation qui se poursuit autour de la question du Sahara occidental occupé. Intervenant dans un contexte marqué par des agressions répétées menées par des «extrémistes marocains bien encadrés» contre les membres de la délégation sahraouie, cette marche a été saisie par les centaines de participants pour rappeler «la légalité et la légitimité du combat du peuple sahraoui pour l'autodétermination et l'indépendance». «Stop agressions marocaines» et «Respect pour les droits de l'homme», ont été entre autres les slogans écrits sur les banderoles des participants à la marche. Par ailleurs, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, et l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ont achevé jeudi une réunion avec les délégations du Front Polisario, du Maroc et des pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie, sur un accord unanime portant sur plusieurs mesures visant à augmenter le nombre des visites entre les familles sahraouies séparées depuis plus de 35 ans. «Depuis plus de trois décennies, des pères ont été séparés de leurs enfants, des épouses ont été séparées de leurs maris», a indiqué le Haut commissaire aux participants.