S'exprimant jeudi sur les ondes de la Chaîne II sur la levée de l'état d'urgence, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), maître Farouk Ksentini, a indiqué que d'autres mesures complémentaires peuvent être prises dans le cadre du code pénal ou la promulgation d'une loi relative à la lutte contre le terrorisme en vue de permettre aux forces de sécurité de lutter avec «plus d'efficacité» contre ce fléau, mettant en avant la nécessité de faire confiance au législateur algérien et d'éviter tout jugement hâtif. M. Ksentini a accueilli favorablement la décision du président de la République d'ouvrir les médias publics devant les partis d'opposition et les différentes associations de la société civile, la qualifiant de «décision cruciale à même de changer les données de la vie politique en Algérie». Il a également insisté sur la nécessité de prendre en charge les préoccupations des citoyens, notamment les jeunes, conformément aux instructions du dernier Conseil des ministres. Evoquant la marche prévue aujourd'hui à Alger, M. Ksentini a imputé son interdiction par les autorités à des «raisons strictement sécuritaires», rappelant que la situation à Alger est différente par rapport aux autres villes. Estimant que les marches ne résolvent aucun problème, M. Ksentini a affirmé qu'il privilégiait la voie du dialogue pour ce faire. A une question sur la possibilité de faire le parallèle entre la situation en Tunisie, en Egypte et en Algérie, M. Ksentini a affirmé que «la situation est différente en Algérie, qui dispose de moyens financiers plus importants que la Tunisie et l'Egypte et qui est en mesure de prendre en charge les préoccupations de ses citoyens». Il a dans ce sens souligné la nécessité de lancer de grands projets dans les domaines de l'industrie et de l'agriculture tout en encourageant l'investissement.