"Il y a des parties étrangères, et même des Etats, qui depuis longtemps cherchent, à travers des ONG et des associations, telle la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), à exploiter le dossier des disparus pour porter atteinte à l'image de l'Algérie". Ce sont là les propos tenus par Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). S'exprimant, jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Ksentini s'est montré des plus virulents à l'encontre de la FIDH. Une ONG qui véhicule, selon ses termes "des informations fausses" et "des contrevérités" sur la situation des droits de l'homme en Algérie. Il n'a pas manqué de rappeler, en ce sens, que la FIDH s'était trompée dans son analyse quand elle avait assimilé la lutte menée par les forces de sécurité contre le terrorisme à une attaque contre la démocratie. Les responsables de la FIDH et les parties qui partageaient leur point de vue "étaient clairement du côté des terroristes", a-t-il affirmé. L'invité de la Chaîne II de la Radio nationale a estimé, d'autre part, que "la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a atteint ses objectifs avec le retour de la paix civile". Les portes de la réconciliation nationale sont "toujours ouvertes", a-t-il dit, en considérant qu'"il est temps de tourner cette page noire et de s'occuper des véritables problèmes relatifs au chômage, au développement et au malaise social". Ksentini a indiqué, par ailleurs, que le royaume du Maroc s'est conduit d'une manière "irrationnelle" dans l'affaire d'Algériens expropriés de leurs terres agricoles dans les années 1970. Le président de la CNCPPDH a plaidé pour des négociations entre les deux pays autour de cette question, appelant les autorités marocaines à "séparer cette affaire de la question du Sahara occidental". Il a également soulevé la question du trafic de drogue qui, a-t-il dit, est en train de causer des "ravages" au sein de la jeunesse. Ksentini s'est interrogé sur les raisons du "silence" observé par les pays européens dans le dossier du "trafic de drogue à partir du Maroc". Il a estimé qu'"une levée de boucliers aurait été vite diligentée, si l'Algérie était à l'origine de ce trafic ". S'agissant des allégations entretenues par des médias marocains autour de la "prétendue" arrestation de journalistes marocains en Algérie, l'avocat a indiqué qu'il s'agit d'une campagne de presse diligentée contre l'Algérie pour "faire diversion des difficultés que connaît, actuellement, la monarchie dans le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental". Sur un autre plan, Ksentini a affirmé que "la position de l'Algérie à propos de la criminalisation du paiement de rançons aux groupes terroristes a recueilli le soutien de la majorité des pays. Il a, cependant, déploré le fait que des Etats, à l'instar de la France, ne respectent pas ce principe et continuent à négocier avec les groupes terroristes".