Le nombre des migrants tunisiens en Italie n'a cessé d'augmenter ces derniers jours pour atteindre le chiffre de 5000 individus qui sont arrivés, en l'espace de cinq jours, sur l'île italienne de Lampedusa, à 150 km des côtes tunisiennes. Dépassées par cet important afflux, les autorités italiennes ont décrété l'état d'urgence humanitaire et demandé l'aide de la communauté internationale. Lampedusa connaît depuis quelques jours une arrivée massive de milliers de Tunisiens. Les autorités de l'île ont décidé de rouvrir le Centre de premier accueil fermé depuis 2009. Selon les chiffres des gardes-côtes, près de 1400 personnes seraient arrivées sur l'île depuis samedi, et pas moins de 5000 en l'espace de cinq jours. Hier, les autorités de transition en Tunisie se sont dit «prêtes à coopérer» avec les autres pays pour bloquer le flux de migrants clandestins à destination de l'Europe. Le ministre de l'Intérieur italien et membre de la Ligue du Nord, Roberto Maroni, avait évoqué la possibilité «d'intervenir en Tunisie pour bloquer les flux». Une mesure jugée, dans un premier temps, «inacceptable» par le gouvernement tunisien, qui avait par ailleurs envoyé des renforts sur ses côtes. Par ailleurs, la chef de la diplomatie européenne, la Britannique Catherine Ashton, était attendue hier soir en Tunisie. Elle évaluera la situation sur le terrain. La Commission européenne a également déclaré qu'elle examinerait les mesures à prendre pour aider l'Italie. Mais, pour l'heure, aucune précision n'a été donnée. Sur le plan politique interne, la démission du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes, pour s'être montré trop proche de Michèle Alliot-Marie mais aussi pour avoir nié la contribution populaire au renversement de Ben Ali, n'est pas faite pour arranger les choses du gouvernement face à cette crise.