L'agence de l'Union européenne pour la surveillance des frontières, Frontex, va aider les autorités italiennes pour faire face à l'afflux des Tunisiens qui fuient leur pays. «D'ici à quelques jours, 30 à 50 personnes seront mobilisées» ainsi que «quelques navires et quelques avions», a déclaré son directeur, Ilkka Laitinen. Frontex a déjà mobilisé des gardes-frontières de plusieurs Etats pour aider la Grèce à contrôler sa frontière avec la Turquie. Une mission citée en exemple par l'Italie. Mais l'agence européenne n'a pas de moyens propres et doit, à chaque fois, solliciter les gouvernements de l'UE. Par ailleurs, le ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux, dit suivre avec attention les récentes arrivées massives de Tunisiens sur l'île italienne de Lampedusa. Sur la foi d'informations fournies par les autorités tunisiennes, ce dernier a en effet confié sa crainte que de nombreux prisonniers tunisiens se dissimulent parmi ces migrants. Hortefeux a indiqué qu'on estime que 11 000 prisonniers de droit commun se sont échappés des prisons tunisiennes pendant la révolution. Le ministre craint que de nombreux évadés profitent de la période de transition pour se faire oublier et se dissimulent parmi les migrants arrivés en Italie. Or une majorité de ces Tunisiens parlent français et ont déclaré vouloir déposer une demande d'asile en France. Le ministre de l'Intérieur italien a invité ses homologues espagnol et français à Rome à évoquer le problème.