Le procès de l'affaire des 36 ressortissants africains et des 2 Algériens, poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation, dont association de malfaiteurs, trafic de faux billets, faux et usage de faux, résidence illégale et contrefaçon de sceaux de l'Etat, a été prononcé jeudi au tribunal criminel près la cour d'Alger. Les deux Algériens sont poursuivis pour avoir hébergé des ressortissants africains originaires du Niger, du Nigeria, du Mali, du Cameroun et du Tchad, sans les avoir déclarés aux autorités concernées. Lors de l'audience, le juge a décidé de prononcer des peines par contumace à l'encontre de 8 accusés, placés sous contrôle judiciaire, dont un est décédé, selon les avocats, pour non-comparution devant le tribunal. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent au mois de juillet 2009, lorsque des informations sont parvenues aux services de sécurité portant sur la présence d'un groupe d'Africains résidant illégalement dans deux appartements aux environs de Bab Ezzouar et qui s'adonnaient au trafic de faux billets. Munis d'un mandat de perquisition, les services de sécurité ont découvert et saisi une importante quantité de faux billets de banque (100 et 200 euros). Les mêmes services ont également récupéré 84 billets de 100 dollars, 3 ordinateurs, une imprimante, un scanner, des produits chimiques et du papier destiné à la fabrication de faux billets. En outre, de faux passeports et des documents portant le sceau du consulat de Côte d'Ivoire et du Mali, ainsi que celui du poste frontalier de Bordj Badji Mokhtar ont également été récupérés. La perquisition s'est soldée par l'arrestation de 30 personnes dont 4 femmes. Lors de l'audience, les accusés interrogés un à un ont nié les faits qui leur sont reprochés. Concernant leur hébergement, les accusés africains ont affirmé avoir loué leurs chambres dans des conditions claires. Quant à leur présence sur le sol algérien, ils ont prétendu être entrés en Algérie par Tamanrasset, sans passeport ou avec de faux passeports, et ont demandé l'asile politique en Algérie. Certains d'entre eux ont reconnu être entrés en Algérie sans papier, réfutant ainsi l'usage du faux, alors qu'une accusée a déclaré avoir immigré clandestinement pour cause de maladie. Un des accusés algériens a indiqué, de son côté, leur avoir loué la chambre pour un montant de 5000 DA/mois. Le procureur général près la cour d'Alger a requis des peines allant de 10 ans de prison ferme à la perpétuité contre les 38 accusés. Le verdict a été prononcé à une heure tardive de la nuit portant sur des peines allant de 18 mois à 3 ans de prison ferme contre 30 ressortissants des pays subsahariens. Les deux algériens impliqués dans cette affaire ont été condamnés à des amendes de 80 000 DA et 20 000 DA. Le juge ne s'est toutefois pas prononcé au sujet de huit personnes en fuite. Le tribunal a condamné 6 autres Africains à 3 ans de prison ferme et à une amende de 100 000 DA. Deux ans de prison ferme ont été retenus contre deux autres ressortissants africains pour association de malfaiteurs, contrefaçon de sceaux de l'Etat, et faux et usage de faux. Une peine de 18 mois a été prononcée contre huit autres accusés pour séjour illégal. Le nommé Ibrahim, d'origine malienne, a été relaxé.