Paralysés par la grève des greffiers sans lesquels les audiences ne peuvent avoir lieu, les cours et tribunaux ont été désertés et les audiences reportées d'une semaine. Cependant, le seul procès que les greffiers d'audience n'ont pu boycotter, car il s'est ouvert mercredi matin et devait donc être poursuivi, est celui du réseau des trente-six Africains et deux Algériens accusés de trafic de drogue, faux et usage de faux, falsification de monnaie et de devise, et immigration. clandestine. Le procès s'est poursuivi, jeudi, au tribunal criminel près la cour d'Alger qui a rendu son verdict. Un verdict des plus cléments par rapport à la demande du procureur de la République et des crimes commis par cette bande d'Africains en situation illégale dans le pays. Jugeant les faits graves et méritant de lourdes peines, le procureur de la République a requis la prison à perpétuité contre les six principaux accusés et dix ans de prison ferme pour le reste du réseau. Le juge n'a finalement pas frappé aussi fort et a décidé de peines beaucoup moins lourdes : trois ans de prison ferme à l'encontre des six principaux accusés dont une jeune femme, deux ans à l'encontre de quatre autres accusés, dix-huit mois de prison pour vingt-six autres prévenus et un acquittement. Originaires du Mali, du Niger, du Tchad, du Nigeria et du Cameroun, ces jeunes, dont deux jeunes filles, étaient en situation illégale en Algérie. Installés confortablement dans deux villas louées à Bab-Ezzouar, ils ont pu monter un véritable réseau professionnel de trafic de toutes sortes de drogues et falsification de monnaies, de devises et de documents officiels. La bande arrêtée en 2009 est allée jusqu'à imiter les cachets ronds du consulat général de Côte d'Ivoire, du consulat de Côte d'Ivoire situé à Hydra, de l'ambassade du Mali et un cachet portant la mention du poste frontalier de Bordj Badji-Mokhtar. Signalons, enfin, qu'à la fin de leur peine, les trente-six Africains seront expulsés vers leurs pays d'origine.