Les étudiants du département d'architecture de l'université Mentouri de Constantine ont lancé hier matin un mouvement de protestation, bloquant ainsi tout accès à leur faculté, et ce, jusque vers midi. Par dizaines, les étudiants de ce département, particulièrement ceux inscrits en système classique, étaient massés à l'entrée de la faculté de Zarzara, scandant des slogans dénonçant le système LMD. Il est à rappeler que l'université Mentouri de Constantine connaît, à l'instar d'autres universités algériennes, des grèves depuis la parution du décret 10-315. Ce dernier met, entre autres, les étudiants ayant suivi un cursus de 5 ans d'études sur un pied d'égalité avec les licenciés du système LMD et leurs 3 années d'études. Pour les contestataires, les multiples tentatives de valorisation du nouveau système qu'entreprend le ministère depuis l'instauration du LMD sont à l'origine de l'indignation totale des étudiants. «Notre diplôme d'ingénieur n'a plus aucune valeur, à quoi bon avoir étudié pendant 5 ans ?» s'écrieront quelques-uns. Les étudiants interpellent, en outre, le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, sur le bien-fondé de ce décret qu'ils veulent abroger par tous les moyens. Ils estiment que «ce n'est pas juste, tout le monde le sait mais on veut nous faire comprendre le contraire, les étudiants ne sont pas dupes et veulent abroger ce décret honteux». L'université de Constantine vit ces dernières semaines au rythme des marches et de la contestation ; l'on se rappelle encore le mouvement entrepris par les étudiants de l'Institut de la nutrition, de l'alimentation et des technologies agroalimentaires (Inataa), un mouvement qui ne donnera pas les résultats escomptés face à l'indifférence de l'administration. Les étudiants architectes entendent, eux, hausser le ton jusqu'à obtenir gain de cause. «Il y va de notre réputation», diront les plus décidés. D'autres regroupements semblent se profiler à l'horizon avec les mêmes revendications et une mobilisation sans doute plus importante. c'est du moins ce qu'on nous annonce du côté de l'institut d'architecture de Constantine où la tension demeure vive.