Malgré les menaces de la tutelle de licencier l'ensemble des greffiers grévistes en cas de non reprise du travail dans les plus brefs délais, le mouvement de protestation des greffiers des 5 tribunaux de la capitale et ceux de la cour d'Alger se poursuit. Un rassemblement de près de 875 greffiers grévistes, issus du tribunal de Sidi M'hamed, Bir Mourad Raïs, Hussein Dey, Bab El Oued et El Harrach a eu lieu hier au niveau de la cour d'Alger. Il faut signaler que cette grève a touché pratiquement l'ensemble du territoire national, dont les tribunaux et les cours de l'est et de l'ouest du pays. Durant la journée d'hier, les greffiers ont confirmé qu'ils entameront une grève illimitée à cause du réquisitoire hors la loi des magistrats qui ont obligé les huissiers de justice à assurer les audiences. «Des huissiers de justice nous remplacent à l'intérieur des salles d'audience et effectuent notre travail contre une prime de 4000 DA la journée, alors que notre prime à nous s'élève à 500 DA la journée. Ce n'est pas normal», s'indignent les grévistes. Ce qui s'est passé dans quelques institutions juridiques où des audiences ont été tenues en présence d'huissiers de justice à la place des greffiers, alors que selon l'article 13 du code des huissiers de justice, du code de procédures civiles et administratives et du code de procédures pénales «il n'est permis en aucune circonstance de remplacer les greffiers par des huissiers de justice». Hymne national youyous dans le hall de la cour Au sixième jour de grève, les greffiers sont plus que jamais «sûrs» de poursuivre leur mouvement vue l'absence de dialogue avec la tutelle et tant que les autorités ne prennent pas en considération leurs revendications. Hier, au niveau de la cour d'Alger, l'ensemble des greffiers grévistes tenaient le même langage : «non à l'humiliation», «poursuite de la grève», «exigence de 80% du salaire du juge», etc. En fin de matinée, les grévistes se sont rassemblés dans la cour et ont entonné l'hymne national suivi de youyous, avant de décider de se réunir devant le ministère de la Justice. Par ailleurs, une autre liste de revendications nous a été adressée, hier, portant sur 22 revendications dont les plus importantes sont le statut particulier des fonctionnaires du greffe, l'appel aux autorités compétentes à soumettre la nouvelle loi régissant leur fonction à l'enrichissement au niveau de chaque institution juridique, la dissolution de leur syndicat, la réforme de la justice, l'exigence d'élever le niveau à la licence pour intégrer le corps du greffe, tout en demandant 3 grades, à savoir celui «d'agent de greffe à l'échelon 12, greffier à l'échelon 15 et greffier en chef à l'échelon 17», la reconnaissance de la charge importante de l'action judiciaire qui leur incombe et bien sûr une augmentation de salaire et une promotion professionnelle systématique en fonction de l'expérience et de l'ancienneté (5 ans pour le grade et 3 ans pour l'échelon). Enfin, concernant la décision du président de la Cour suprême qui a proposé à l'ensemble des greffiers grévistes un rappel de 50% d'ici l'année 2012, sans aucune précision sur le taux d'augmentation, l'ensemble des greffiers grévistes ont rejeté cette décision. Ainsi les tribunaux et les cours restent paralysés, alors que le ministère n'a encore pris aucune décision.