Une quarantaine d'entrepreneurs ont observé avant-hier un sit-in devant le siège de la daïra d'Es Senia pour revendiquer le paiement de leurs factures pour des travaux et autres services réalisés depuis 2008. «Nous avons des dossiers en béton qui comportent les ordres de service, les constats de contrôle technique, les certificats de levée des réserves, mais à ce jour nous attendons toujours qu'on nous paie, ce n'est pas normal», diront des entrepreneurs qui se sont rendus à notre rédaction. Ces derniers, qui se disent victimes des lenteurs bureaucratiques, affirment que lors de sa dernière visite à la daïra d'Es Senia, le wali d'Oran avait donné de fermes instructions pour régler définitivement ce problème. «Nous l'avons mis au courant de notre situation et il s'est montré sensible. Il a instruit l'administration locale pour prendre en charge ce problème mais depuis c'est le statu quo», affirment les mêmes sources. Ces dernières affirment que plusieurs entreprises mises en difficulté par ces lenteurs bureaucratiques ont été poussées à la faillite. «Certains se sont endettés pour livrer dans les temps des projets, et aujourd'hui ils n'arrivent plus à trouver comment rembourser leurs prêts, ni même à soumissionner pour de nouveaux marchés. Certains vivent une situation sociale difficile», affirment nos interlocuteurs, qui ne manqueront pas de rappeler que le montant global des créances qu'ils détiennent auprès de la daïra est de l'ordre de 350 millions de dinars. Une source de la daïra d'Es Senia, tout en reconnaissant l'existence de ce problème, a affirmé que cette situation est le résultat d'une mauvaise gestion des programmes communaux de développement (PCD) par certaines communes. L'erreur incombe à certaines communes qui n'ont pas clôturé des opérations inscrites dans d'anciens PCD, et cette opération ne pourrait pas se faire sans le paiement de l'entreprise en charge du projet ou de la prestation d'un service. Les entrepreneurs, qui continuent de réclamer leur argent, ont déposé une demande d'audience à la wilaya. «Nous n'allons pas nous taire puisque nous sommes dans nos droits. Nous allons encore une fois solliciter l'intervention du wali et s'il faut aller en justice nous irons devant les tribunaux pour faire aboutir nos revendications», diront-ils.