La ville des Ponts qui connaît depuis toujours des problèmes liés au logement doit faire face actuellement à un phénomène qui commence à prendre beaucoup d'ampleur. Le squat est, en effet, devenu monnaie courante du côté du Vieux-Rocher, en témoignent d'ailleurs les récents événements qu'a connus la nouvelle ville Ali Mendjeli où de jeunes couples lassés d'attendre d'hypothétiques promesses de logement se sont servis en squattant, notamment, des F1 sis à l'unité de voisinage UV7 de ladite ville. Pour rappel, les logements concernés ont été jugés trop exigus pour abriter une famille algérienne, et ce, par le président de la République lui-même, lors d'une visite l'ayant conduit à Constantine. L'étroitesse de la surface habitable avancée plus haut comme argument ne semble guère gêner les squatteurs en majorité des couples fraîchement unis. Ces derniers confrontés à l'impossibilité de bénéficier d'une maison décente ont eu recours au squat d'appartements neufs et disponibles dans l'immédiat. Approchés par les responsables locaux, les squatteurs refusent tout compromis avec les autorités de wilaya tant que leurs revendications ne sont pas prises en considération. Le problème évoqué n'est cependant pas récent, beaucoup de couples ont coutume, dans de pareilles circonstances, à chercher un loyer abordable dans les quartiers populaires ou les favelas qui ceinturent la ville. C'est le cas, à titre d'exemple, dans le quartier de Bidi Louisa, limitrophe du quartier populeux de Kouhil Lakhdar, où l'on peut louer des caves aménagées en studios à des prix défiant toute concurrence. Pour 3000 DA par mois, les locataires de ces logis bénéficient d'une petite chambre et d'une cuisine. L'eau courante et l'électricité demeurent cependant les deux luxes qu'on peut se permettre à ce prix-là. Même si les conditions de vie dans ces quartiers réputés difficiles laissent à désirer, les locataires y trouvent tout de même leur compte. A une époque où louer un appartement devient, et de plus en plus, une entreprise qui nécessite beaucoup de moyens financiers, les «studios caves», aussi malpropres soient-ils, restent une des solutions les plus en vue chez les citoyens. Le squat viendrait-il chambouler la donne dans une ville qui comptait plus de 4000 logements vacants en 2008 ?