Il y a des étrangers qui atterrissent chez les autres eu prenant soin d'avoir une p'tite idée sur les lois, les us et coutumes du coin. Il y en a d'autres, les Français notamment, qui débarquent ou embarquent à l'aéroport avec une inculture inquiétante. Et une fois pris, ils crient à l'autoritarisme, à la dictature des militaires, etc. Une Française est prise en flagrant délit de transférer une somme d'argent ou billets nationaux. Elle débarque à El Harrach face à Bedri qui ne sait qu'appliquer les lois de la République algérienne. Elle le signifie à Marie... M. En réclamant vivement l'annulation des procédures à Selma Bedri, présidente de la section correctionnelle du tribunal d'El Harrach (cour d'Alger), maître Kamel Maâchou, l'avocat de Marie Yamina M., une Française interpellée à l'aéroport Houari Boumediene (Alger) avec 18,7 millions de centimes dans un cabas et donc poursuivie pour infraction au change, avait expliqué en deux actes l'objet de ces demandes. La bonne femme venait de comprendre. Dans le premier axe, l'avocat s'adresse à la présidente pour lui rappeler qu'en vertu de la loi, le parquet et son représentant n'avaient point besoin d'effectuer des demandes – deux ans de prison ferme et une amende de 375 000 centimes - vu que la loi prévoit que l'action publique ne peut être lancée que trois mois après les faits, le temps pour l'auteur de l'infraction s'acquitte d'un montant de l'amende fixée et prévue par la loi. Et au défenseur de poursuivre : «Nous ne voyons donc pas pourquoi vous avez effectué une telle demande.» Sans regarder du côté de la coquette représentante de la douane, venue effectuer des demandes qui n'ont pas, selon le défenseur de Marie Yamina, de bases juridiques, vu que la douane – au siège de Dar El Beïda – possède les reçus du règlement de l'amende infligée. Maître Maâchou venait aussitôt de se faire une opinion : même s'il plaidait six heures de suite, il n'arriverait pas à arracher le verdict qu'il venait de lire dans le regard pourtant clair de la présidente. Et lorsque la lourde peine surtout pécuniaire fut prononcée, l'avocat s'était vu petit, petit, aussi petit que sa cliente qui s'était exclamée sur le pourquoi du monstrueux montant infligé. «Madame, c'est le montant de la somme qu'on avait trouvé sur vous avant l'embarquement», souligne le défenseur toujours égal à lui-même. Bravo maître ! Vous n'êtes pas pour les fans des hors-la-loi...