Programmé pour avant-hier au tribunal de grande instance (TGI) de Paris, le procès intenté par Rina Sherman, compagne du reporter français Didier Contant, auteur d'enquêtes et de reportages sur la mort des 7 morts de Tibhirine, en Algérie, assassinés par le GIA, contre le journaliste de Canal+, Jean-Baptiste Rivoire, a été reporté pour le 21 mars. Jean-Baptiste Rivoire a présenté un certificat médical pour justifier son absence, selon Rina Sherman. Ce dernier devait être réentendu le 27 septembre 2010 en audience d'appel, à la chambre 2-8 de la cour d'appel de Paris, après avoir été condamné en première instance pour «violences volontaires contre Didier Contant». Didier Contant, victime dans cette affaire, décédé en 2004, à cause d'une forte pression exercée sur lui par les partisans du «Qui tue qui ?», avait réalisé une troisième enquête, prouvant que les moines ont bel et bien été assassinés par le GIA. Ce qui n'était pas fait pour concorder avec la propagande entretenue par les partisans du «Qui tue qui ?», explique Rina Sherman, selon laquelle Jean-Baptiste Rivoire, qui tentait d'imputer aux services secrets algériens ces assassinats, a tout fait pour que la troisième enquête de Didier Contant ne soit pas publiée. La compagne de Didier Contant accuse le journaliste Jean-Baptiste Rivoire d'avoir contacté des rédactions parisiennes, leur demandant de ne pas publier ce travail et accusant Didier Contant d'être un «agent double», «sans preuve aucune», nous avait déclaré, précédemment, Rina Sherman. Les partisans du «Qui tue qui ?» ont insisté sur les accusations portées contre les services de sécurité algériens, tentant de les impliquer, malgré la revendication de ces assassinats faite par le GIA dans son communiqué n°44. Contre tout bon sens, les partisans du «Qui tue qui ?» ont ignoré cette revendication du GIA. L'ex-général français François Buckwalter avait évoqué une «bavure» de l'ANP qui, selon lui, aurait mitraillé ces 7 moines à partir d'hélicoptères, justifiant l'ouverture d'une information judiciaire par la justice française sur cette affaire, ne tenant toutefois pas en considération la découverte des têtes de ces moines, ne présentant aucune trace de balle, ce qui dément cette thèse. Rina Sherman avait par ailleurs accusé les partisans du «Qui tue qui ?» de ne pas avoir exprimé le moindre soutien aux victimes du terrorisme dans le pays. A ce titre, le témoignage du dernier moine de Tibhirine, le frère Jean-Pierre, publié en février en cours par Le Figaro, confirme que les moines avaient été menacés par le GIA. «Pour ce qui est du GIA, le gardien m'a raconté que quand ils sont redescendus, l'un de ceux qui l'accompagnaient a dit à l'un de ses collègues : ‘‘Va chercher une ficelle, il va voir ce que c'est que le GIA'', car ils voulaient l'égorger, mais il a réussi à s'éclipser», a témoigné le dernier moine de Tibhirine, Jean-Pierre.