Dans le but d'augmenter la superficie des terres agricoles, le ministère de l'Agriculture a programmé la création de 100 000 nouvelles exploitations dont 20 000 sont déjà programmées au niveau des Hauts Plateaux et au Sud. «Les créateurs de ces exploitations agricoles et d'élevage seront exonérés du paiement de la redevance liée à la concession des terres du domaine privé de l'Etat sur une période de dix ans», a indiqué hier Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture, lors de la rencontre consacrée à la mise en œuvre des décisions du Conseil des ministres du 22 février. En vue de réunir les conditions de réussite du projet, les nouveaux concessionnaires seront appelés à concrétiser les projets dans un délai de six mois. La concession peut être résiliée à la demande de l'Office national des terres agricoles (ONTA) si le concessionnaire ne réalise pas dans les délais fixés le programme de mise en valeur prévu dans le cahier des charges, avertit une circulaire interministérielle, signée par le ministre de l'Agriculture et celui de l'intérieur. Ces conditions ont été instaurées pour éviter la dilapidation des fonds du secteur et échapper à la répétition de l'affaire de la Générale des concessions agricoles (GCA). Pour rappel, une commission composée des inspecteurs de l'Inspection générale des finances (IGF) et de responsables du ministère de l'Agriculture étudie depuis six mois plus de 1200 dossiers relatifs à des détournements de fonds dans le cadre de la GCA. Un appel est lancé aussi aux propriétaires des terres agricoles qui disposent d'un projet de développement et de valorisation de son patrimoine à se rapprocher de l'ONTA afin de le valider et pouvoir bénéficier d'un crédit bonifié à concurrence de 1 million DA par hectare qui sera accordé par la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr). Une généralisation des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) est envisagée à travers l'implication des collectivités locales notamment. De nouvelles subdivisions agricoles et de circonscriptions des forêts au niveau des daïras, en plus du renforcement des délégations agricoles communales, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Outre le fonds de garantie des crédits destinés à l'agriculture et aux activités rurales, un crédit bonifié sera lancé pour accompagner la création des nouvelles exploitations. Un crédit fédérateur bonifié est également prévu pour renforcer les systèmes de régulation des produits agricoles et l'approche filière. Les crédits Rfig sans intérêt et le crédit leasing seront également élargis pour renforcer et sécuriser les campagnes agricoles, d'une part, et renforcer la mécanisation et la modernisation de l'agriculture. Il a annoncé aussi l'octroi des crédits bonifiés aux opérateurs économiques publics et privés, qui seront appelés, à leur tour, à accorder des crédits fournisseurs à des agriculteurs et des éleveurs et à de petites unités de services activant dans leurs filières respectives. Des contrats seront ainsi conclus entre les industriels et les agriculteurs dans le but d'augmenter la production agricole et renforcer les systèmes de régulation. L'émergence de réseaux professionnels et la modernisation de l'agriculture figurent parmi les objectifs du partenariat public/privé qui sera créé. Les nouvelles dispositions, a-t-il ajouté, ont pour principal objectif la dynamisation de la production agricole par le rajeunissement et la création de pas moins de 150 000 emplois. Le lancement de l'ensemble des programmes qui seront mis en œuvre permettra la création de 300 000 emplois/an au profit, en priorité, des jeunes formés ou ayant une qualification dans le domaine agricole ou rural. Revenant sur l'effacement des dettes des agriculteurs, qui s'élèvent à 41 milliards DA, décidé en février 2009, M. Benaïssa a avancé que 77 000 agriculteurs en ont bénéficié, soit une moyenne de 450 000 DA/agriculteur. Sur le montant initial, 37 milliards DA ont été effacés, a-t-il précisé, sans donner plus de détails.