Le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, a annoncé dimanche dans la soirée la nomination d'Alain Juppé au ministère des Affaires étrangères, de Claude Guéant à l'Intérieur et de l'immigration et de Gérard Longuet au ministère de la Défense. Ce remaniement se veut, selon le président français, une réorganisation des ministères «qui concernent notre diplomatie et notre sécurité». Sarkozy motive cette décision par son devoir de Président «d'expliquer les enjeux pour l'avenir mais tout autant de protéger le présent des Français». Il a en ce sens qualifié les «nouveaux» ministres d'hommes «préparés à affronter les événements à venir dont nul ne peut prévoir le déroulement». Alain Juppé succédera à Michèle Alliot-Marie, qui a démissionné de son poste dans la journée en raison d'une polémique sur ses vacances et ses amitiés tunisiennes, alors en pleine révolution populaire contre le dictateur Ben Ali. Le nouveau chef de la diplomatie française est désigné comme le «nouvel homme fort du gouvernement» par les médias. L'ancien rival de Sarkozy est vu comme un «président bis» ou le «sauveur potentiel». Par ailleurs, Xavier Musca a été désigné nouveau secrétaire général de l'Elysée, en remplacement de Guéant, devenu ministre de l'Intérieur. Ancien directeur du Trésor, Musca a rejoint l'Elysée début 2009. Il y était le principal conseiller économique de Sarkozy. Musca sera secondé dans sa tâche par Jean Castex, nommé Secrétaire général adjoint de la Présidence. Souhaitant modifier son organisation, Brice Hortefeux a été nommé conseiller politique dans un contexte dont chacun peut comprendre qu'il va être éminemment politique dans les prochains mois. Le travail fait par Hortefeux a été qualifié de «tout à fait remarquable» par François Fillon, expliquant qu'il sera certainement plus utile auprès du président de la République dans les circonstances qui s'annoncent.