Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a accusé Israël et les Etats-Unis d'orchestrer la révolte arabe, dans des déclarations à la presse hier. Les soulèvements qui agitent le monde arabe «de Tunis au sultanat d'Oman (...) sont une tempête orchestrée depuis Tel-Aviv, sous la supervision de Washington», a affirmé le président Saleh. Il a ajouté que les protestations au Yémen, où l'opposition organisait hier une manifestation massive à Sanaa, «ne sont qu'une tentative d'imiter» les soulèvements dans les autres pays arabes, assurant que «le Yémen n'est pas la Tunisie ni l'Egypte, et le peuple yéménite est différent». Par ailleurs, la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a mis en garde mardi les autorités yéménites contre toute «répression violente des manifestations», estimant que le peuple avait le droit d'exprimer sa «récrimination». Dans un communiqué, Mme Pillay a appelé le gouvernement à protéger «le droit des manifestants et des journalistes, dans le respect des lois internationales». Plusieurs dizaines de milliers de Yéménites ont manifesté de nouveau hier à Sanaa dans le cadre d'une «journée de colère» contre le régime à l'appel de l'opposition qui accepte sous conditions un cabinet d'union nationale proposé la veille par le président Saleh.