La grève des cheminots qui devait commencer hier a été gelée par les syndicalistes. L'invitation au dialogue du ministre des Transports, Amar Tou, a eu raison de la colère des travailleurs de la société nationale des transports ferroviaires (SNTF). «Le ministre des Transports nous a contactés pour lui soumettre notre plateforme de revendications. Il nous a invités à une réunion de travail pour mettre fin à cette confusion qui règne au sein de notre corporation», a tenu à souligner un syndicaliste. Et d'ajouter : «notre suspension de la grève est la preuve de notre bonne volonté et je souligne que nos revendications n'ont rien de politique mais sont purement socioprofessionnelles». Les revendications des cheminots introduites dans une plateforme envoyée au ministre des Transports portent, entre autres, sur la révision de la grille des salaires et l'application des échelons qui sont de zéro à quinze (0 à 15). Les échelons, selon le syndicaliste M. Abdelhak, seront attribués aux cheminots en fonction de leur ancienneté. «Le travailleur doit évoluer d'un échelon tous les deux ans. Il faut savoir aussi qu'il existe trois paliers d'échelons répartis selon le poste, le grade et l'ancienneté. A partir du quinzième échelon, le cheminot va évoluer selon son expérience», a encore précisé le syndicaliste. Ambiance électrique à la gare de l'Agha Hier, au niveau de la gare de l'Agha d'Alger, le trafic a fonctionné au ralenti. Pour cause, les mécaniciens ont décidé de maintenir le mouvement de grève à cause «d'une manipulation dont ils sont victimes». Certains mécaniciens, notamment les nouvelles recrues, ont maintenu la grève et n'ont pas travaillé. «Il y a deux éléments qui sèment la zizanie au sein des cheminots et veulent accaparer le mouvement. En ce qui nous concerne en tant que syndicalistes et représentants légitimes des cheminots, nous appelons les travailleurs à rejoindre leur poste de travail et assurer normalement le service en attendant les réponses du ministre qui a promis une prise en charge de nos doléances», a indiqué notre source. Au courant de la journée d'hier, la réunion du ministre avec les cheminots devait se tenir dans l'après-midi. Les syndicalistes ont dû patienter en raison de l'agenda chargé du premier responsable du secteur. A l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'est parvenue à notre rédaction. Les représentants des travailleurs ont décidé cette fois-ci d'arracher leurs droits et de ne pas céder devant les promesses.