La grève de la faim entamée mardi par les travailleurs de Sonatrach à Hassi R'mel sera maintenue jusqu'à jeudi, ont indiqué hier des travailleurs contactés par nos soins. La décision a été prise suite à une réunion tenue dans la soirée d'avant-hier à l'extérieur du site de la base. La direction de l'entreprise a refusé l'accès à la salle de conférence et de spectacle, selon notre source, précisant également que les rassemblements sont interdits à l'intérieur des bases de production. «La situation est intenable. Les travailleurs ont boycotté les repas de l'entreprise et songent à déclencher une grève illimitée pour que la direction accepte de dialoguer sur les revendications exprimées. Nous avons décidé de tenir chaque deux jours des AG, en dehors de notre lieu de travail. Les travailleurs sont plus que solidaires», a tenu à ajouter notre source, préférant s'exprimer sous le sous de l'anonymat, afin d'éviter des sanctions. Les protestataires ne veulent pas désigner de représentants par crainte de pressions individuelles de la part des dirigeants du groupe. «Nous avons eu une mauvaise expérience. La direction de Sonatrach avait licencié 14 personnes à cause de leurs actions syndicales. Pour cette raison, nous avons décidé de nous exprimer collectivement sans représentants identifiés», a expliqué notre source, ajoutant que «le mouvement de protestation voit l'adhésion des cadres, des techniciens et des agents d'exécution du groupe». Le mouvement de protestation va s'étendre, selon notre source, à la région de Hassi Messaoud, où des travailleurs ont tenu à exprimer leur adhésion à l'action de contestation enclenchée. Il s'agit d'un nombre de 2000 travailleurs qui veulent engager une action de protestation. Quant aux protestataires de Hassi R'mel, ils tiennent à la concrétisation de leurs revendications salariales. La direction régionale du groupe pétrolier a été saisie mardi par une demande remise par des délégués. Contactés par nos soins, la direction de la communication du groupe a promis de réagir par un écrit officiel. A l'heure où nous mettons sous presse, aucune réaction n'est parvenue. Quant au syndicat UGTA, il reste «illégitime» pour les travailleurs de la base de Hassi R'mel et décrédibilisé par «des représentants corrompus».