Mme Chemlal Fatima, une avocate du barreau d'Oran, a indiqué, à l'occasion du forum citoyen organisé par le quotidien Tribune des lecteurs, que 67% de la population oranaise féminine subit des violences conjugales ou dans le milieu familial. Cette dernière ne manquera pas de souligner que le phénomène de la violence à l'égard des femmes est un problème de société qui doit être combattu par une approche nouvelle qui engloberait l'école, la famille et l'ensemble des acteurs de la société. «Les causes du problème ne sont pas spécifiques aux femmes, mais sont liées à la société où sévit une violence sous ses formes, physiques, morales et psychologiques», a-t-elle affirmé. Abondant dans le même sens, Mme Guediri, une élue de l'APW d'Oran responsable de la commission information et communication, fera remarquer que la violence faite aux femmes ne doit pas être dissociée des autres phénomènes que vit notre société. «L'aborder sous l'angle pénal, c'est ne traiter que la partie visible de l'iceberg. La violence est un ensemble indissociable qu'il s'agit de combattre en associant toute la société. Il ne faut pas se voiler la face pour dénoncer les autres aspects tabous, à l'instar des femmes SDF ou des mères célibataires, qui sont en corrélation avec le problème de la violence faite aux femmes», dira-t-elle. Pour jeter les bases d'une lutte efficace contre le phénomène, Mme Bourekba, avocate au barreau d'Oran, proposera une assistance aux femmes victimes de violences. «Plusieurs femmes n'hésitent pas, sous la pression de la famille, à retirer leurs plaintes. Elles sont souvent poussées à subir cette violence sans broncher, car elles ont peur pour leurs familles, leurs enfants et leur avenir social. Il est nécessaire de créer des mécanismes qui protègent ces victimes et qui leur permettent de se défendre devant les tribunaux, sans avoir à subir les retombées sociales négatives de leur action en justice», dira-t-elle. Pour sa part, Mme Ayad Ratiba, la première femme présidente d'une Assemblée populaire de wilaya, n'a pas manqué de lier la lutte contre le phénomène avec le raffermissement de la solidarité sociale. «C'est en apportant une assistance sociale aux couches défavorisées que nous pourrons jeter les bases d'une société de justice où les droits de la femme sont reconnus. La femme a arraché des acquis aussi bien sociaux que politiques, et il faudra lui donner le droit de lutter pour les préserver et surtout les consolider. Il ne faut pas percevoir ces luttes comme une forme de guerre menée contre les hommes, mais plutôt comme un moyen de promotion de la société toute entière», fera-t-elle remarquer. A noter que pour la journée du 8 mars, plusieurs activités sont proposées aux femmes à Oran. Outre des après-midis récréatives organisées par des associations et des établissements hôteliers, le théâtre régional Abdelkader Alloula invite les femmes à assister à la première de la pièce Wara koul rajoul aadhim imra'a mise en scène et interprétée par Mohamed Mihoubi, de la coopérative Théâtre technologique d'Oran (TTO).