Les cambistes du square Port Saïd à Alger sont à la fois contents et mécontents de la hausse du taux de change de l'euro sur le marché parallèle. En quelques jours, l'euro a atteint les 141 DA à la vente et les 140 DA à l'achat. «Il pourrait atteindre 150, voire 160 DA dans les jours à venir», selon des animateurs de ce marché. Les clients potentiels désirant acquérir la monnaie européenne devront débourser 15 000 DA pour 100 euros. Une hausse salutaire pour les cambistes qui pourraient, en écoulant leurs devises, «faire plus de bénéfices sur la monnaie acquise à raison de 130%, soit un bénéfice de 20%». Toutefois, indique un autre cambiste, «cette brusque hausse du taux de change a eu des effets négatifs sur les ventes car les clients se font rares et préfèrent emprunter les circuits bancaires, beaucoup plus rentables». Pour l'heure, sur la place réputée être le lieu de prédilection des cambistes, l'euro est proposé à 140 DA à la vente et 141 DA à l'achat. Il est toutefois curieux de constater que les cambistes qui, d'habitude se passent le mot et s'arrangent sur des taux unifiés, adoptent des taux différents. Devant le tribunal de Sidi M'hamed, les cambistes qui se sont accaparés des espaces au su et au vu des policiers proposent d'acheter les billets européens à hauteur de 138% pour les céder à 140%. Interrogés sur les raisons de cette hausse soudaine du taux de change, la plupart répliquent que «c'est la crise monétaire et pétrolière qui conditionne le marché parallèle». Selon d'autres, les facteurs ayant conduit à cette hausse sont multiples et les turbulences qui secouent les pays producteurs de pétrole, notamment la Libye, en sont les plus édifiants.