Les forces antiémeutes au Koweït ont dispersé à coups de grenades lacrymogènes des centaines d'apatrides arabes qui manifestaient hier à Jahra pour réclamer leur naturalisation. Quelque 500 protestataires s'étaient rassemblés à Jahra, à l'ouest de la ville de Koweït, après la prière du vendredi, en dépit d'une ferme mise en garde du ministère de l'Intérieur la veille. «Nous sommes apatrides depuis 50 ans, nous réclamons la citoyenneté koweïtienne», proclamait une immense banderole, alors que les manifestants répétaient : «Nous ne partirons pas sans une solution.» D'autres protestataires ont également manifesté à Soulaibiya, au sud-ouest de la ville de Koweït, et dans la cité pétrolière d'El Ahmadi, au sud de la capitale. Les apatrides, appelés Bidoun (littéralement : sans), avaient protesté pendant trois journées consécutives le mois dernier avant d'obtenir des assurances des autorités que leur cas serait examiné. Mais le Parlement a refusé mardi de débattre d'un projet de loi qui leur accorderait des droits civils. Les apatrides, estimés à 100 000 personnes, revendiquent la citoyenneté koweïtienne mais le gouvernement considère qu'ils cachent ou ont détruit leurs documents d'identité qui prouvent qu'ils portent d'autres nationalités.