La situation dans les bureaux de poste et certains établissements bancaires reste critique. Les clients et les fonctionnaires se plaignent de plus en plus du manque de liquidités. Des files interminables sont enregistrées dans les bureaux de poste, voire au niveau des institutions bancaires, notamment la Banque de développement local (BDL). Dernièrement, cette dernière a fait l'objet de critiques acerbes de la part des propriétaires domiciliés, à cause d'un manque de monnaie qui a persisté durant une semaine. Contacté par nos soins hier, un agent d'un bureau de poste sis à la rue Mohamed Belouizdad a imputé le problème à la Banque centrale. Selon ses explications, «la Banque centrale ne nous alimente pas selon la somme demandée. Elle nous en accorde juste la moitié». Et c'est ce qui met les bureaux de poste dans la tourmente continuelle, notamment en période de retraits de salaires. Il affirme que parfois c'est grâce aux versements des clients que son bureau de poste peut faire face, mais cela reste insuffisant devant la demande pressante et importante exprimée de la part des clients de manière régulière. Il ajoute que cette situation persiste depuis plus d'un mois et «souvent, le bureau de poste fait face à un manque pouvant durer trois jours ou plus», souligne-t-il, avant de rappeler que dans les autres wilayas, le problème existe depuis le mois de Ramadhan dernier. Joint hier par Le Temps d'Algérie, M. Benkhalfa, délégué de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), s'est voulu très rassurant. Il impute implicitement le problème au phénomène de la «thésaurisation». Selon lui, nombre d'épargnants retirent des sommes considérables d'argent et ne les reversent plus à la banque. Cela prive les opérateurs économiques et limite la circulation monétaire». Pour pallier ce problème, il propose d'utiliser de moins en moins l'argent liquide et de faire appel plutôt au chèque bancaire et à la carte de crédit. Interrogé sur la Banque centrale, il a estimé que cet établissement produit de façon régulière des billets de banque. Il affirme, toutefois, que la régulation des liquidités fait l'objet d'une attention particulière au niveau des banques et de la Banque centrale, afin de satisfaire les demandes exprimées. Pour que ce problème diminue, M. Benkhalfa met en exergue deux conditions, à savoir diminuer le phénomène de la thésaurisation. Selon lui, les acteurs économiques doivent être rationnels. Dans ce cadre, il explique que «l'argent n'est pas fait pour être caché, mais plutôt pour réguler la circulation monétaire». La deuxième condition concerne l'utilisation de moins en moins de liquidités, en favorisant les transactions par chèques bancaires.Par ailleurs, M. Benkhalfa considère que la tension est très forte au niveau de la poste, car elle n'est pas autonome et est soumise à beaucoup plus de retraits que de versements. Il conclut que «c'est la banque centrale qui joue le rôle de régulateur des institutions bancaires et d'Algérie poste, en collectant les ressources d'épargne, notamment au niveau des banques. Après quoi, elle les alimente suivant les demandes introduites». Par ailleurs, toutes les tentatives de contacter Algérie poste ont été infructueuses. Aucune information n'a filtré sur ce sujet. Le problème reste énigmatique.