Plus de 200 représentants de familles victimes du terrorisme ont observé, durant la matinée d'hier, un rassemblement, en face du siège de l'Assemblée Populaire Nationale (APN), pour exiger notamment un statut particulier et le versement des indemnités pour les victimes de la wilaya de Relizane, bloquées depuis 2002. La tension est montée d'un cran chez les familles des victimes du terrorisme. Les présents sur les lieux affichent leur ras-le-bol face au «mépris» des pouvoirs publics qui ignorent leur plate-forme de revendications soulevée depuis plusieurs années. Quadrillés par un dispositif sécuritaire, les protestataires ont brandi des banderoles et des pancartes, dénonçant leur situation sociale précaire. Les victimes de la wilaya de Relizane ont demandé, pour leur part, l'ouverture d'un dialogue avec les élus et un engagement écrit par rapport au versement de leurs indemnités. Découragés par le silence pesant des députés, les victimes de la décennie noire, dont des veuves d'agents de police et les victimes du massacre de Bentalha, ont menacé d'organiser leur prochain sit-in devant le siège de la présidence de la République afin d'interpeller le chef de l'Etat en personne. Par ailleurs, les contestataires exigent le départ de la présidente de leur association, l'Organisation Nationale des Victimes du Terrorisme (ONVT) en l'occurrence, Fatma-Zohra Flici. Ils estiment que cette dernière n'est qu'une «opportuniste» qui s'est servie de cette frange de la société pour atteindre ses objectifs et ses ambitions matérielles. Ils l'accusent d'avoir bénéficié, entre autres, de plusieurs logements sociaux qu'elle aurait détournés à son profit et au profit des membres de sa famille. Selon les présents sur place, «Mme Flici ne représente que sa personne. Elle ne daigne même pas recevoir les personnes victimes du terrorisme. D'ailleurs, elle n'a jamais participé à nos rassemblements», s'indigne Malika, veuve depuis 1995. Elle ajoute : «Elle n'a rien fait pour nous. Elle a juste profité de notre situation sociale précaire. Elle n'est plus représentative de notre organisation. Nous sommes tous pour son départ», souligne la même interlocutrice. Les représentants de l'ONVT ne sont, pour rappel, pas à leur premier rassemblement. Plusieurs manifestations similaires ont été observées. Les contestataires se disent décidés à maintenir la pression jusqu'à ce que leurs doléances soient prises en charge.