Plus d'une centaine de Patriotes venus de plusieurs wilayas du pays, notamment Bouira et Relizane, ont tenu hier un sit-in de protestation en face de l'Assemblée populaire nationale (APN), exigeant la prise en charge de leurs revendications. Il s'agit notamment d'un statut particulier visant à protéger leurs droits, l'instauration d'une indemnité conséquente et l'octroi de logements sociaux. Les protestataires, dont plus de 3000 viennent de la wilaya de Bouira et plus de 500 de Relizane, encadrés par les éléments de la police anti-émeute, ont été empêchés de se rassembler devant le siège de l'APN, ce qui ne les a pas dissuadés de dénoncer, face aux curieux regroupés sur les lieux et aux représentants de la presse nationale et étrangère, le manque de prise en charge des pouvoirs publics, qui «les ont complètement abandonnés depuis le retour progressif de la sécurité en Algérie.» «Nous avons défendu le pays et les Algériens pendant 14 ans. Maintenant que le pays a recouvré son calme, le gouvernement nous a laissé livrés à notre propre sort, sans emploi ni logement», regrette Allal, jeune Patriote de Bouira, qui ajoute : «La plupart d'entre nous sommes devenus handicapés, incapables de travailler et nous ne bénéficions d'aucune pension». Démunis de toutes les conditions d'une vie décente, les Patriotes rappellent que plusieurs courriers ont été envoyés aux plus hautes instances du pays, dont le dernier en direction du ministère de l'Intérieur. «Nous avons adressé plusieurs courriers aux départements ministériels, mais aucun écho ne nous est parvenu», précise le même interlocuteur, qui enchaîne : «Nous avons rédigé une lettre qui sera adressée au Premier ministre. Cette lettre constitue en fait un avertissement pour la prise en charge de nos revendications. Autrement, notre mouvement de contestation va prendre une autre tournure, plus tendue cette fois.» Les Patriotes demandent entre autres l'affiliation de leur corps à l'un des deux ministères, à savoir les ministères de la Défense et de l'Intérieur.