Tout manque au village d'Azrou, situé en pleine forêt de Yakouren, à 70 km vers l'est de la ville de Tizi Ouzou. Les conditions de vie, devant le manque flagrant d'infrastructures de base, sont intenables. Ce grand village qui englobe plus de 1500 habitants demeure l'éternel oublié des autorités. Les jeunes, qui se morfondent dans un chômage sans cesse galopant, réclament, à qui veut les entendre, la réalisation au moins d'un foyer de jeunes pour se distraire. «Nous avons mis en place une association culturelle pour essayer de sortir de la torpeur et de la monotonie qui hantent notre quotidien. Nous animons et organisons de petites activités culturelles, mais devant le manque flagrant de moyens, la volonté ne suffit pas. Nous avons interpellé les autorités locales pour réaliser un foyer de jeunes, mais l'espoir est vraiment minime», regrette Mohamed, président de l'association culturelle d'Azrou. Les jeunes ne doivent leur salut qu'à une clairière au milieu de la forêt pour s'adonner à des petites rencontres de football et la pratique de sport. Ils ne perdent pas l'espoir de voir un jour cette petite aire naturelle aménagée. Sur un autre sujet, les villageois, soucieux de la situation écologique de leur entourage, réclament l'installation de bacs au village et la collecte des ordures par l'APC. La prolifération des décharges sauvages les inquiète à plus d'un titre. Le transport scolaire fait aussi défaut. Les collégiens et lycéens se rabattent sur le transport privé pour rallier le chef-lieu de la commune, à 10 km. Chacun débourse au moins 50 DA pour les frais de transport. L'unique structure étatique qui existe dans ce village perdu, un centre de santé, est dépourvue de moyens et même d'un médecin. L'infirmière de ce dispensaire assure seulement de petits soins aux malades. Ces derniers se déplacent jusqu'au au chef-lieu de daïra, à Azazga, pour les soins.