Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a présenté une proposition au secrétariat général du gouvernement pour la prolongation de la durée de soutenance de la thèse de doctorat d'Etat de l'ancien système supprimé depuis 1998. Cette initiative devrait permettre aux 700 candidats inscrits de présenter et de soutenir leurs travaux de recherche. Selon une source proche du ministère, le département de Rachid Harraoubia a lancé un projet d'amendement du décret exécutif n°98-254 du 17 août 1998, modifiée et complétée, relatif à la formation du doctorat et de post-graduation, et ce, dans l'objectif de débattre la prolongation de la durée de la présentation des thèses des candidats inscrits. La même source a ajouté que l'amendement en question fait l'objet de débat au niveau des départements ministériels et du secrétariat général du gouvernement. Ajoutant que c'est la cinquième fois consécutive que le décret exécutif n°98-254 est modifié dans le but de permettre aux inscrits dans cette formation de terminer et de présenter leurs thèses. Il est à noter que le ministère avait fixé le dernier délai pour la soutenance des thèses au 31 décembre 2010. C'est aussi la date définie par l'article 132 du décret exécutif n°09-89 du 17 février 2009 modifiant le décret exécutif n°98-254, et ce, après avoir consommé tous les délais impartis, prolongé au cours des années 2005, 2006 et 2007 grâce à la modification du même décret. Les mêmes sources avancent que le département ministériel a opté pour cette solution après un débat «houleux» soulevé par le Conseil national des enseignants de l'enseignement supérieur (Cnes). Le ministère avait, pour sa part, annoncé sa décision de se pencher définitivement sur le dossier, au cours de l'année dernière, et fixer par la même occasion les délais de la présentation des thèses, sans aucune prolongation. Cette précision est exprimée en direction des inscrits afin de les inciter à faire plus d'efforts et finaliser leurs travaux à temps. Il y a lieu de préciser que les enseignants ont appelé pour le prolongement du délai en raison de l'importance de cette formation, qui permet à son titulaire de se classer directement au rang de maître de conférence de classe A, contrairement aux titulaires d'un doctorat en sciences. Ces derniers doivent cependant effectuer une série de travaux scientifiques qui seront soumis de nouveau à une soutenance. Après cet amendement, les établissements d'enseignement supérieur algérien continueront à travailler avec le doctorat d'Etat et au moins pour une autre année. L'Algérie est ainsi le seul pays au monde dont son système éducatif est constitué en post-graduation de trois types de doctorat. Il s'agit de doctorat d'Etat, de doctorat LMD et doctorat en sciences. Le doctorat LMD a été introduit, pour rappel, pour la première fois au cours de l'année universitaire 2009/2010. Cette introduction a engendré des difficultés à trouver des cohésions entre les trois diplômes, notamment en termes de recrutement et de promotion. Samira A. Karim, âgé de 38 ans,originaire d'Aïn El Hadjel, wilaya de Bouira «J'attends avec impatience de soutenir depuis plus de 9 ans. J'ai toujours été sérieux dans mes études et j'espérais obtenir le doctorat d'Etat à 30 ans pour pouvoir postuler à un poste de maître de conférences, mais hélas, le rêve ne s'est pas encore concrétisé.
Les réformes engagées dans le système éducatif ont réellement engendré des obstacles pour les inscrits à l'ancien système de doctorat d'Etat. En fait, le problème des équivalences entre l'ancien système et le nouveau ont créé des inégalités monstres. J'ai terminé mon travail de recherche et j'espère que les concernés pourront trouver une porte de sortie pour nous. Le CNES a promis de défendre nos droits. Nous attendons toujours le résultat des débats qui ont eu lieu dernièrement.»
Kahina, âgée de 36 ans,de Tizi Ouzou «J'estime que le ministère de l'Enseignement supérieur aurait dû trouver une solution à tous les inscrits au doctorat d'Etat avant de le supprimer en 1998. C'est une vraie injustice. J'ai travaillé dur sur ma thèse afin de terminer à temps et je me retrouve au point de départ.