La création du Mouvement pour la prédication et le changement par l'équipe de Abdelmadjid Menasra sera debattue en priorité. Exclusions, démissions, retraits et renvois. C'est en ces quatre mots qu'on résume la situation que traverse le MSP ces derniers jours. Depuis l'annonce, par l'équipe de Menasra Abdelmadjid, de la création d'un parti parallèle au MSP, appelé le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC), la formation de Bouguerra Soltani se trouve dos au mur et face à ses propres contradictions. Les uns annoncent des démissions en cascade et les autres parlent plutôt d'exclusions. L'équipe de Menasra, les partisans du MPC, annoncent le retrait d'une quarantaine de députés des rangs du MSP. Ces derniers auraient rejoint le nouveau mouvement parallèle. Le MPC a lancé, au lendemain de sa création, un appel aux militants fidèles à la ligne politique tracée par le défunt cheikh Nahnah de quitter le MSP et de rejoindre le MPC. Suite à cette situation, les dirigeants du Mouvement pour la société et la paix se sont mis à rendre publics les noms des députés «exclus». Ces derniers annoncent, dans un communiqué transmis à la rédaction de L'Expression, que neuf élus, au parlement, ont été suspendus du secrétariat national des élus du MSP. Il s'agit de trois sénateurs et de six députés. «Les neuf» sont les fondateurs du MPC. Ce mouvement est créé par les adversaires de M.Soltani accusé d'avoir «dévié le Mouvement pour la société et la paix de la ligne tracée par son fondateur, le défunt cheikh Nahnah». C'est la raison principale qui a poussé les dirigeants du MSP à réagir de la sorte. A El Madania, siège du MSP, la panique gagne les esprits des cadres de la formation. Cette question est classée comme sujet prioritaire dans l'agenda politique des dirigeants du mouvement. Elle sera, d'ailleurs, au premier plan de l'ordre du jour du conseil consultatif qui se réunira aujourd'hui et demain pour débattre de la nouvelle donne induite par l'apparition d'un parti parallèle. Abderrahmane Saïdi, président de majlis echourra, a déclaré avant-hier à L'Expression, que les membres du conseil débattront de cette question en priorité. «Nous avons prévu une réunion du conseil consultatif pour débattre d'un bon nombre de points, mais après l'annonce de la création du MPC nous étudierons en priorité cette question.» Que sera-t-il décidé? Au MSP, les choses sont, semble-t-il, claires. Menasra et son équipe du MPC ne sont désormais plus des militants du MSP. «Nous attendons de connaître d'abord les signataires du communiqué annonçant la création de ce mouvement parallèle et d'avoir plus d'explications. Bien entendu, les signataires favorables à un autre mouvement ne seront logiquement plus militants au MSP.» Le conflit a atteint son apogée lors de la tenue du quatrième congrès du MSP, qui a tenu ses assises l'année passée. Cette situation a d'ailleurs mis en péril l'organisation du congrès, aucune des parties en conflit n'ayant accepté de «déposer les armes». Il a fallu attendre le troisième jour pour voir Abdelmadjid Menasra jeter l'éponge et annoncer son retrait de la course à la présidence du MSP. Depuis, le conflit n'a cessé de s'intensifier. Les nombreuses tentatives de réconciliation diligentées entre les deux ténors de l'islamisme «soft», par les cheikhs n'ont abouti à rien de concret. Résultat: les partisans de Menasra s'émancipent de leurs anciens compagnons et créent leur propre parti. Le conflit Menasra-Soltani a fini par aboutir à sa conclusion logique: le divorce entre les deux tendances du MSP.