Un «sit-in ouvert» des enseignants contractuels jusqu'à l'obtention d'une décision satisfaisante. Les rapatriés de Libye demandent une prise en charge matérielle. Les tentatives de marches et la tenue de sit-in se succèdent devant les différentes institutions étatiques. Le siège de la présidence de la République qui, pendant des années, demeurait inaccessible pour les Algériens, devient le lieu de rencontre pour les différents mouvements de protestation. Les protestataires demandent tous leur intégration socioprofessionnelle. Ils sont convaincus que leurs revendications ne sont pas du ressort des représentants de l'Etat au niveau local ni même au niveau des ministères. En effet, trois sit-in ont été tenus hier devant la Présidence, plutôt tout au long de la route menant à la placette du Golf. Les trois sit-in ont été organisés en parallèle, mais séparément. La police antiémeute, présente sur place, a obligé les protestataires – à savoir le corps des enseignants contractuels et des conseillers pédagogiques, celui des chômeurs ainsi que les rapatriés de Libye – à observer leur sit-in sur les trottoirs, à quelques centaines de mètres du palais d'El Mouradia. Les enseignants demandent l'intégration sans concours et sans condition. «Les concours ne servent qu'à légitimer les places des personnes pistonnées», a contesté un enseignant, tandis que ses camarades scandaient des slogans hostiles à Benbouzid. Environ 300 enseignants contractuels venus de différentes régions du pays, ont décidé de camper sur la placette d'El Mouradia jusqu'à l'obtention d'une décision écrite portant sur leur intégration. «On est déjà venus le 21 février dernier, les responsables qui nous ont reçus nous ont donné un délai de trois semaines pour prendre une décision. Le délai s'est écoulé et rien n'a été fait», a regretté Meryem Marouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels. Conviés à dialoguer, ces derniers ont refusé la suggestion. «On est là pour exiger une réponse. Ils connaissent très bien nos revendications», a clamé un enseignant. Le sit-in ouvert des enseignants était marqué également par la consternation et le regret. Quatre enseignants contractuels originaires d'Adrar ont trouvé la mort lors d'un accident survenu dans la région de Lakhdaria. La stupeur se lisait sur les visages des protestataires. Mais cet événement douloureux n'a pas affecté leur détermination à mener leur combat jusqu'au bout. Pour leur part, les conseillers pédagogiques, promotion 2005-2006, ont organisé un sit-in demandant leur intégration. Même son de cloche chez les rapatriés de Libye qui tiennent leur sit-in depuis 7 jours, bien décidés à y rester jusqu'à la prise en charge réelle de leurs doléances. «Nous avons tout laissé là-bas. Nous n'avons plus rien. Pendant la journée, nous restons ici et le soir on nous ramène à la gare routière pour passer la nuit à même le sol. Nos familles sont toujours à la gare routière, dans une situation lamentable», a déploré un père de famille. Les rapatriés demandent un toit et une prise en charge matérielle. Selon leurs dires, le départ de Libye les a privés de tous leurs biens. C'est le retour au point zéro pour certains.