Les animateurs du Mouvement de redressement et de l'authenticité du Front de libération nationale (FLN) étaient hier au rendez-vous avec la presse nationale lors de la première conférence de presse tenue depuis la naissance de ce mouvement. Le coordinateur Salah Goudjil a, après avoir donné un aperçu du mouvement, indiqué avoir adressé deux correspondances avant la tenue du neuvième congrès du parti, l'une au secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, et l'autre à Abdelaziz Ziari en sa qualité de présidant de la commission des institutions préparant le congrès. Dans ses correspondances, M. Goudjil précise qu'il a tiré la sonnette d'alarme quant à des états de dysfonctionnement dans la base du parti concernant l'existence à l'époque de pas moins de 12 mouhafadhas sans crédibilité : «Malgré notre insistance, le parti est allé vers le congrès, qui est considéré de ce fait illégitime, puisqu'il a pris son essence à partir d'une base qui ne jouissait pas de toute la crédibilité voulue.» Par ailleurs, l'animateur a mis l'accent sur la composante douteuse de l'actuel bureau politique qui a été désigné dans les coulisses ainsi que le non moins crédible comité central qui doit se conformer au règlement intérieur du parti, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, selon le conférencier. Ainsi, M. Goudjil signifiera qu'«aujourd'hui, nous sommes dans une phase de prise de responsabilité, en opérant une rupture avec les mauvais agissements qui ont imprégné la vie du parti», à commencer par la révision de la composante du comité central et la réélection des institutions de base du parti, qui butent depuis le neuvième congrès – une année déjà – sur des retards et des tâtonnements, «ce qui n'est pas dans les habitudes du parti qui avait toujours finalisé cette opération dans des délais ne dépassant pas les trois mois». «Aujourd'hui, on se retrouve avec 1500 kasmas qui ne sont pas crédibles du fait qu'elles ont été nommées en dehors du règlement intérieur qui gère le FLN», considère le conférencier, qui ajoutera que «le mouvement de redressement est seulement un courant au sein du parti et non un parti parallèle». A la question sur le risque de blocage du parti, l'orateur précise qu'«au cas d'une telle issue, nous aurons recours à la justice à travers un dossier que nous sommes en train de préparer, un dossier valable par le fait qu'il est plus consistant que celui de 2004 qui a vu des changements importants au sein du parti». La réédition de 2004 se fait sentir de plus en plus, et «le changement se fera d'une façon ou d'une autre», car les facteurs qui peuvent mener vers un congrès extraordinaire sont d'ores et déjà de mise.