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L'opposition propose un cessez-le-feu «conditionnel» et prépare une contre-offensive L'Otan prévoit que les opérations militaires vont durer trois mois
Les opposants libyens sont disposés à conclure un cessez-le-feu sous conditions, notamment le retrait des forces de Mouammar Kadhafi des villes de l'ouest de la Libye, a déclaré le chef du Conseil national de transition. Moustafa Abdeljalil a aussi réclamé la liberté d'expression pour les habitants de l'ouest du pays et le retrait des «mercenaires». Il a de nouveau réclamé des livraisons d'armes pour les opposants au cas où les forces de Kadhafi ne cesseraient pas le combat. Sur le front de guerre, à l'Est, les opposants libyens ont acheminé hier du matériel lourd où d'anciens officiers s'efforcent d'organiser les forces anti-Kadhafi afin de reprendre l'initiative face aux troupes loyalistes. Dans leur ligne de mire, le contrôle du port pétrolier de Brega, pris alternativement par l'un et l'autre camp ces dernières semaines et où des combats se poursuivent. «Des militaires sont arrivés et ont renforcé les lignes rebelles. Si Dieu le veut, ils commenceront par Adjedabia et continueront sur Brega et Ras Lanouf», a expliqué Khaled Fardjani, capitaine de l'armée de l'air qui s'est rangé du côté de l'opposition. En effet, des combats ont eu lieu hier près du site pétrolier de Brega. Le mauvais temps gêne depuis plusieurs jours la coalition dans ses raids aériens. Il est était donc impossible de savoir qui des deux camps a pu mettre la main sur Brega. Sur le front ouest, la situation demeure dramatique. Surtout en ce qui concerne la ville de Misrata autour de laquelle le Conseil national libyen voudrait voir l'étau se desserrer. «Les forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi ont soumis Misrata à d'intenses tirs d'artillerie et des troupes pro-Kadhafi attaquent magasins et habitations dans le centre-ville», a déclaré hier un porte-parole des opposants. «Nous ne reconnaissons plus les lieux. Les destructions sont indescriptibles», a-t-il regretté. Hier, à Tripoli, c'est la confusion qui a été maîtresse des lieux. Selon plusieurs correspondants de presse, des tirs de mitrailleuses et d'armes automatiques auraient retenti hier, avant l'aube, dans le centre de Tripoli. La fusillade aurait duré une vingtaine de minutes. La situation changera-t-elle sur l'ensemble des fronts avec la prise en main par l'Otan des opérations militaires de l'alliance internationale en Libye, baptisée «Protecteur unifié» ? La durée de l'opération est estimée à trois mois. L'organisation, qui a averti clairement l'armée du colonel Kadhafi qu'il serait «mal avisé» de continuer à prendre les villes libyennes pour cible, va assurer le commandement militaire de l'opération inspirée par la France. L'Otan intervient «pour protéger et non pas pour armer le peuple libyen», a précisé hier Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'organisation. En réponse à ces précisions de taille du patron de l'Otan, le dirigeant libyen a affirmé que les Occidentaux participant à l'opération militaire dans son pays avaient créé une situation dont ils pourraient perdre le contrôle, dans une déclaration à l'agence officielle libyenne Jana. «S'ils (les Occidentaux) continuent, le monde entrera dans une véritable croisade... Ils ont commencé une chose grave qu'ils ne peuvent contrôler quels que soient les moyens de destruction dont ils disposent», a-t-il dit. A en croire le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, l'armée libyenne n'a pas encore atteint le point de rupture, même si les frappes de la coalition ont mis hors de combat près d'un quart des forces du colonel Kadhafi. Sur le front diplomatique, l'émissaire spécial des Nations unies en Libye est arrivé hier à Benghazi. Selon l'opposition, Abdelilah Al Khatib doit rencontrer des responsables du Conseil national de transition. «Nous espérons qu'il verra par lui-même les conséquences dans l'est de la Libye», a déclaré Salah Hedin, membre du comité des Affaires étrangères du conseil. Toujours en ce qui concerne les initiatives diplomatiques, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a déclaré à Pékin que la crise en Libye «ne peut être résolue par des moyens militaires» et a appelé à mettre en œuvre une solution politique. «Il ne peut y avoir qu'une solution politique et nous devons lancer le processus politique. Cela doit commencer par un cessez-le-feu que Kadhafi doit respecter pour permettre au processus de paix de commencer», a ajouté le chef de la diplomatie allemande. La Chine a répété que la crise devait être traitée par des moyens diplomatiques et politiques.