Un sit-in de trois jours observé devant le siège de la présidence de la République a permis aux adjoints de l'éducation de crier haut et fort leurs revendications, lors d'une mobilisation qui se rééditera tous les samedis, «s'il n'existe pas une réelle prise en charge de nos doléances», disent-ils. Les adjoints de l'éducation, qui ont observé un sit-in de trois jours devant le siège de la présidence de la République, à El Mouradia, pour revendiquer la régularisation de leur situation socioprofessionnelle au milieu d'un immense dispositif sécuritaire, n'ont pas réussi à arracher leur sésame, à l'instar des enseignants contractuels, mais annoncent la couleur à l'occasion en décidant de ne jamais lâcher prise jusqu'à satisfaction entière de leurs revendications. Les protestataires, qui étaient quelque 4000 au sit-in d'El Mouradia, ont pu pendant leurs trois jours de protestation attirer l'attention des responsables du secteur, puisqu'ils ont été reçus par le ministre de l'Education pendant le deuxième jour de mobilisation. Néanmoins et d'après le porte-parole de leur syndicat, le coordonnateur général national des adjoints de l'éducation, relevant du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Mourad Fertaki, le mouvement a permis de mettre «nos revendications sur la table des autorités suprêmes du pays, puisque nous avons saisi le président de la République lui-même, à travers une correspondance». Notre interlocuteur a indiqué par ailleurs que les adjoints de l'éducation ne sont aucunement prêts à renoncer à leur mouvement, sans qu'il y ait une réelle prise en charge de leurs revendications. Pour ce faire, les protestataires reviendront à la charge dès la semaine prochaine, le 9 avril, dans une série de sit-in qui seront observés tous les samedis. A priori, le porte-parole des adjoints d'éducation a indiqué que le mouvement de protestation enclenché pendant la fin de la semaine écoulée a enregistré la participation de représentants de 38 wilayas. Il a précisé que les protestataires avaient deux revendications essentielles, concernant la gradation à la catégorie 10 et le droit de promotion. Le nouveau statut des travailleurs de l'éducation rabaisse le classement des adjoints de l'éducation de la catégorie 11 à la 7 et annule le droit de promotion au grade de conseiller à l'éducation (surveillant général) pour les adjoints de l'éducation, en vigueur en vertu de l'ancien statut. Le nouveau texte, explique-t-il, accorde à cette catégorie de travailleurs une promotion dérisoire pour passer d'adjoint de l'éducation à adjoint principal, soit de la catégorie 7 à la 8. Ces revendications concernent une valorisation plutôt morale que matérielle, a-t-il insisté. Dans le même sillage, les protestataires appellent à bénéficier du recyclage et de la formation dans les domaines de l'informatique et de la psychologie, qui leur permettront d'améliorer leur niveau et de prétendre à une promotion. Ces revendications remontent à près de trois années, soit après la promulgation du nouveau statut des travailleurs de l'éducation.