La deuxième conférence internationale des juristes sur la question du Sahara occidental tiendra ses assises du 29 avril au 1er mai à Altea (Alicante),soit trois ans après celle qui avait eu lieu en 2008 aux Canaries. Cette rencontre à laquelle prendront part environ 200 spécialistes du droit international et experts du dossier sahraoui, ses organisateurs ont voulu qu'elle intervienne en même temps que l'ouverture des travaux du Conseil de sécurité de l'ONU sur le renouvellement du mandat de la Minurso au Sahara occidental. A New York, les tractations ont d'ailleurs déjà commencé autour de la prise en charge de la question de la surveillance des droits de l'homme dans cette ancienne colonie espagnole, occupée militairement par le Maroc depuis 1975. Les délégués de l'Afrique du Sud et du Nigeria, deux des trois pays africains, avec le Gabon, qui sont membres non permanents du Conseil de sécurité (CS), ont multiplié les démarches pour que la prochaine résolution du CS sur la Minurso n'évacue pas, comme elle l'avait fait l'année dernière, la prise en charge de cette question par cette institution internationale. «Nous allons faire le maximum de pression pour que la communauté internationale soutienne notre démarche, surtout après la prise d'assaut brutale, en novembre 2010, du camp de protestation pacifique de Gdeim Izik.» Les experts et les juristes internationaux entendent soutenir la même initiative à la conférence internationale d'Alicante et proposer pour le Sahara occidental la solution de Timor-Est, ex-colonie portugaise occupée par l'Indonésie, qui a recouvré son indépendance sous la médiation de l'ONU. Le secrétaire général de l'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (IAJWS), le procureur de la ville d'Alicante, Felipe Briones, a appelé, vendredi, la communauté internationale à ne plus différer éternellement le règlement de la question sahraouie : «Ou il faut trouver une solution au problème du Sahara occidental conformément à la volonté de son peuple, ou ce problème s'éternisera», a-t-il averti. Situation juridique, droits de l'homme, ressources naturelles, sont les trois thèmes qui seront à l'ordre du jour de la conférence d'Alicante dont les organisateurs font observer que les puissances occidentales se montrent «sensibles» aux aspirations des peuples arabes à la liberté et font l'impasse sur la répression marocaine au Sahara. Pourtant, fait observer le président de l'IAJUWS, «c'est bien le peuple sahraoui qui a inauguré, en octobre 2010, le cycle de protestations populaires dans le monde arabe». Briones ne perd pas espoir de voir «les répercussions des peuples arabes influer positivement sur le Sahara occidental», déjà que «la cause sahraouie jouit d'un soutien chaque fois plus conséquent au plan international», a-t-il dit. Autre aspect non négligeable que les juristes avancent à l'appui de leurs arguments sur la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental : la réouverture par la justice espagnole du dossier des 500 Sahraouis disparus entre 1976 et 1987, tous de nationalité espagnole. Cette affaire a fait grand bruit en Espagne où une trentaine de responsables civils et militaires marocains poursuivis pour «génocide» dans l'ancienne colonie espagnole risquent la mise en examen.