«L'autodétermination, seule base pour la recherche d'une solution.» En adoptant la résolution 1427, qui donne mission à James Baker de poursuivre ses consultations pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, tout en prorogeant, dans le même temps, de six mois le mandat de la Minurso, le Conseil de sécurité n'a fait que réaffirmer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Fallait-il, en fait, attendre moins d'une institution qui, dès le départ, avait placé le contentieux sahraoui dans le contexte de la résolution 1514 de l'ONU ayant trait aux problèmes de décolonisation? Après les errements induits par le projet «accord-cadre» -projet mort-né qui, tout en faisant abstraction des précédents accords conclus entre le Maroc et le Front Polisario, notamment l'accord de Houston de 1997, faisait aussi la part belle à l'occupant marocain- les choses semblent être revenues à des considérations plus en rapport avec la question première, celle de la décolonisation, qui demeure la préoccupation primordiale de l'instance onusienne. En demandant à James Baker, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, pour le Sahara occidental, «de rechercher une solution basée sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», le Conseil de sécurité n'a fait que réitérer la démarche qui a toujours été la sienne en faveur des peuples colonisés. C'est ainsi que la proposition faite par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France de trouver une issue au dossier dans le «cadre de la ‘‘souveraineté'' marocaine», notamment par «l'octroi» d'une «large autonomie» aux Sahraouis n'a pas eu l'agrément des membres du Conseil de sécurité qui considèrent justement que cette question demeure un problème de décolonisation et doit donc connaître son terme par l'autodétermination du peuple sahraoui. Longtemps le Maroc s'est accroché à «l'accord-cadre» qui remettait en cause le principe de l'autodétermination de même que le processus référendaire du peuple sahraoui. Le forcing de Rabat à faire reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental, sans passer par le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, était, en fait, voué à l'échec, à moins que la communauté internationale ne cautionne un déni de droit et le fait accompli marocain. Par ailleurs dans cette même résolution 1427, votée dans la nuit de mardi à mercredi, le Conseil de sécurité prolonge le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu'au 31 janvier 2003. Cette prolongation du mandat de la Minurso et la reconduction de la mission spécifique confiée à M.Baker, sont aujourd'hui l'ultime opportunité pour la communauté internationale de trouver une solution équitable au dossier du Sahara occidental. Notons que le Conseil de sécurité, qui avait à examiner quatre options présentées par Kofi Annan, dont celle consistant à la fin de mission de l'ONU au Sahara occidental, a rejeté cette dernière, demandant au contraire à James Baker de poursuivre ses efforts pour parvenir à un règlement qui prenne en compte le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.