Balancés entre le ministère de tutelle «qui refuse de leur reconnaître leur statut de fonctionnaires du secteur de l'éducation, et la Fonction publique», quelques dizaines de fonctionnaires appartenant aux corps communs de l'éducation ont tenu hier un rassemblement devant le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour réclamer principalement leur intégration «officielle» dans le corps de l'éducation. Ils menacent d'un sit-in illimité si leurs revendications ne sont pas prises en charge. Une délégation de la Coordination nationale des corps communs a été reçue «à défaut» par le président de la commission de la Défense nationale, Yarfâa Mohamed, auquel elle a remis la plateforme de revendications. Celle-ci sera remise à la commission concernée, leur a-t-on promis. Les représentants de la coordination «qui ont débattu avec le député des problèmes inhérents aux corps communs» a lancé un ultimatum de 3 semaines à cette commission «qui devra prendre en charge nos revendications», nous a appris M. Aït Hamouda, membre de cette coordination affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). «Au cas où notre requête n'est pas prise en compte, nous radicaliserons notre mouvement», a menacé notre interlocuteur qui affirme qu'après concertation avec l'ensemble des coordinateurs de wilaya à l'issue de l'audition, il a été décidé de la tenue d'un sit-in illimité devant l'APN «si aucune réponse de cette institution ne nous parvient d'ici trois semaines». Sur le choix du lieu du rassemblement, le syndicaliste affirme qu'il n'est pas fortuit dans la mesure où «cette institution représente le pouvoir législatif». «Ce sont les députés qui signent pour que ces professionnels restent dans la misère, il leur appartient donc à eux de les faire sortir», ironisera Aït Hamouda, non sans rappeler la précarité de ces fonctionnaires dont certains ne touchent même pas le SNMG. «J'ai 27 ans de service et mon salaire ne dépasse guère les 20 000 DA», renchérira un fonctionnaire qui était à l'échelle 11/2 avant de se voir «rétrograder» à l'échelle 6/1. Un autre, magasinier, affirme quant à lui que son salaire est de 11 000 DA. En plus de l'intégration dans le secteur de l'éducation, ces fonctionnaires réclament également des augmentations salariales, une prime de rendement de 40% du salaire de base ou encore plusieurs autres primes avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. «La principale revendication est notre intégration dans le secteur de l'éducation», a affirmé un des protestataires qui rappelle que «Benbouzid nous refuse toujours ce statut en nous renvoyant à la Fonction publique». «Comment expliquer que mon chef hiérarchique (intendant) est sous la tutelle du ministère de l'Education et pas nous ?», s'interroge ce magasinier venu de Sétif, qui réclame l'application du décret 08-315 du 24 février 2010 instituant le régime indemnitaire des fonctionnaires des corps spécifiques de l'éducation nationale.