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Tripoli rejette la trêve conditionnelle, l'opposition reprend Brega Le Pentagone va retirer ses avions de combat et ses missiles du théâtre des opérations
Le régime de Kadhafi a rejeté sans trop attendre l'offre de trêve proposée par l'opposition, jugeant leurs conditions inacceptables pour envisager un pareil cessez-le-feu. S'exprimant à l'issue d'un entretien avec un émissaire des Nations unies, le président du Conseil national de transition (CNT) avait proposé de suspendre les opérations militaires à condition que Mouammar Kadhafi quitte la Jamahiriya et que ses forces loyalistes se retirent des villes qu'elles contrôlent à l'ouest. «On nous demande de quitter nos propres villes (...). Si cela n'est pas de la folie pure, je ne m'y connais pas», a répliqué Moussa Ibrahim, le porte-parole du régime de Tripoli. Ce rejet franc de l'offre de l'opposition ne laisse pas entrevoir un autre scénario que celui de la guerre aussi bien en ce qui concerne les frappes aériennes de la coalition internationale que les combats terrestres entre les partisans et les opposants à Mouammar Kadhafi. Après avoir battu en retraite sous la puissance de feu des coalisés, les troupes du colonel Kadhafi n'ont cessé de marquer des points sur le front est. Leur avancée ira-t-elle au-delà du port pétrolier de Brega, nouvelle ligne de front depuis trois jours déjà ? Hier, Brega semble avoir été regagné par les opposants qui ont repris du terrain. Sur la route menant aux abords de «Nouveau Brega», une bourgade située en périphérie-est de Brega (800 km à l'est de Tripoli), les cadavres carbonisés d'au moins sept combattants des forces loyalistes ont été dénombrés. A leurs côtés, une dizaine de pick-up brûlés de l'armée libyenne gisaient sur le bas-côté, témoignant de violents affrontements dans cette zone. Mais si elle venait à se confirmer réellement, la reprise de Brega n'a pas été accomplie sans pertes humaines. Neuf opposants et quatre civils ont été tués par erreur lors d'une frappe aérienne de l'Otan près du site pétrolier de Brega, a indiqué hier un responsable politique de la ville d'Adjedabia, chargé des relations avec l'opposition. Que la bavure soit confirmée ou non, cela ne changera rien sur le front de l'ouest. Un véritable enfer auquel le Conseil national de transition libyen a échoué à mettre fin via sa proposition de cessez-le-feu conditionnel. Ce n'est pas demain que les habitants des villes de l'ouest, notamment Misrata, vont pouvoir s'exprimer librement. Les forces loyalistes à Mouammar Kadhafi ne comptent pas s'en retirer. Bien au contraire, elles ont poursuivi leur offensive à coups d'obus de chars et de roquettes, faisant 28 morts en trois jours, selon un porte-parole de l'opposition. Forts de leur maîtrise du ciel – seul le quart de l'arsenal militaire du régime libyen a été détruit – les coalisés de l'Otan vont-ils tenter de briser le siège sur Misrata qui a été pilonnée hier pour la énième fois ? Difficile de se prononcer sur d'imminentes frappes contre les forces armées de Kadhafi. Depuis le début de l'offensive aérienne, ils concentrent la majeure partie de leurs raids sur Tripoli et sa périphérie. Pourtant, des positions des forces loyales, dans les régions d'El Khoms (est) et El Rojban (nord-ouest) ont été prises pour cible, a rapporté la télévision d'Etat. Toujours sur le plan militaire, des responsables du Pentagone ont confirmé que l'US Army commencerait à retirer ses avions de combat et ses missiles du théâtre des opérations à partir de ce week-end pour s'en tenir, comme prévu, à un rôle de soutien. S'agissant des efforts diplomatiques déployés pour trouver une issue à la crise libyenne, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré lors d'une conférence de presse à Nairobi (Kenya) que son envoyé spécial, Abdallah Khatib, achevait deux jours de rencontres et de pourparlers à Tripoli et à Benghazi. Sans succès apparent.