Naâma Abbas et Larbi Timizar ont été installés hier par les représentants de la SGP groupe de presse dans leur nouveau poste de directeur général des deux quotidiens publics El Moudjahid et Horizons. La nouvelle directrice du doyen des quotidiens nationaux, Naâma Abbas, a rejoint son nouveau poste dans une ambiance calme et de fraternité mettant ainsi fin à une crise et à un malaise ayant duré plusieurs semaines au sein de l'équipe d'El Moudjahid. Ça n'a pas été le cas pour le personnel d'Horizons qui continue de contester avec fermeté la désignation puis l'installation officielle de Larbi Timizar comme intérim à la tête de l'entreprise. «Le collectif d'Horizons a décidé à l'unanimité de s'opposer à cette décision qui s'est faite dans la précipitation pour résorber une crise extérieure, celle du quotidien El Moudjahid dont le nouveau DG affecté à Horizons partage la responsabilité dans la détérioration des conditions socioprofessionnelles de nos confrères», lit-on dans un communiqué rendu public hier par les travailleurs. Le collectif des travailleurs a qualifié cette décision d'illégale et a estimé que cet acte va transférer la crise qui a sévi à El Moudjahid vers leur quotidien. «Nous ne voulons pas nous ingérer dans la désignation de responsable de l'entreprise mais nous estimons que ce responsable a été impliqué directement dans la crise qui a secoué le quotidien El Moudjahid et nous ne voulons pas vivre la même situation», diront les travailleurs, qui étaient choqués d'apprendre cette nouvelle nomination. «Nous agissons par souci de stabilité de l'entreprise que nous ne voulons pas mettre en péril», ont-ils encore indiqué. Le collectif du quotidien Horizons estime que la décision de nomination d'un nouveau directeur est illégale dans la mesure où le nouveau statut de l'entreprise, devenu EPE SPA, stipule que «toute nomination ou destitution du directeur doit passer par la réunion du conseil d'administration, ce qui n'a pas été respecté dans le cas échéant. Le ministre a procédé à l'installation d'un nouveau directeur pour mettre fin à une crise sans penser aux conséquences et sans aucune consultation des concernés au préalable», ont ajouté les travailleurs. Pour contester cette décision, le collectif a installé une cellule de crise pour suivre la situation. Composée de six personnes dont les deux délégués de droit du comité de participation et quatre personnes désignées par l'AG, cette cellule a pour mission de «suivre la gestion et l'évolution de cette crise héritée», note la déclaration finale. Le collectif n'écarte pas une action de protestation dans les prochains jours. «Tout en retenant l'éventualité d'un arrêt de travail dans le respect des formes légales, nous continuons à assurer la parution du journal. En tout état de cause, le collectif, soucieux de l'avenir de l'outil de production, se déclare disposé à ouvrir les voies de la concertation», affirment les travailleurs. Une copie de cette déclaration a été remise à Premier ministère, au ministère de la Communication et à la SGP ATC. A l'issue d'une assemblée générale organisée dans la matinée, les travailleurs ont proposé l'ouverture d'un appel à candidature pour sélectionner un nouveau directeur. Une procédure qui garantira l'esprit de compétitivité et consacre les critères de mérite et de professionnalisme.