L'agence espagnole Efe a fait état d'une «fuite» de documents au siège des Nations unies. Un groupe d'experts du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) de l'ONU a recommandé au Conseil de sécurité (CS) d'inclure une clause sur la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, dans la résolution sur la reconduction de la mission de la Minurso qu'il devra adopter le 29 avril prochain. Un groupe d'experts du HCDH a joint une demande en ce sens au rapport que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon doit présenter ce mois d'avril aux 15 membres du CS. Le rapport du SG de l'ONU se limiterait à établir un constat des «accusations de violations des droits de l'homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés», tout en rappelant que «la Minurso n'a pas de mandat spécifique en matière de droits de l'homme». La note du HCDH met, pour sa part, l'accent sur «l´impérieuse nécessité de prévoir un mécanisme international à l'effet de surveiller et d'informer l'ONU de la situation des droits de l'homme dans tout le territoire sahraoui et les camps de réfugiés». Le débat autour de cette question est intense à quelques jours de l'ouverture des travaux du CS sur le mandat de la Minurso. Le Nigeria et l'Afrique du Sud, deux des trois pays africains avec le Gabon qui siège au Conseil de sécurité, multiplient actuellement les démarches à New York pour que la Minurso soit le cadre désigné pour une telle mission . Selon des «sources» proches du dossier Sahara occidental, la France active pour freiner ces initiatives avec le soutien implicite de l'Espagne. Dans ce dernier pays, les associations civiles pro-sahraouies ne chôment pas. Une réunion a eu lieu, en fin de semaine, entre des représentants de ces associations et la représentante du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) en Espagne, Mme Maricela Daniel, sur la réunification des familles sahraouies séparées depuis le début de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc, en 1975. La Coordination nationale des associations de soutien au Sahara occidental, présidée par José Taboada a remis un rapport à Mme Maricela Daniel dans lequel elle invite le HCR à faire «tout son possible» pour que les familles sahraouies puissent se déplacer par voie terrestre entre Al Ayoune et les camps de réfugiés de Tindouf. M.Taboada a déclaré à la presse avoir attiré l'attention de son interlocutrice sur les «obstacles dressés par le Maroc pour empêcher les échanges de visites familiales entre El Ayoune et les camps de réfugiés de Tindouf», ajoutant que «les Nations unies ont échoué dans la recherche d'une solution au Sahara occidental sur la base du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui comme dans la défense des indépendantistes sahraouis persécutés par le Maroc».