Après le report de son conseil national prévu début mars, «pour plancher sur le dossier sensible de la gestion des œuvres sociales», le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a tenu hier son conseil extraordinaire, qui a passé en revue «les revendications de la base, hélas restées en l'état». «Le moins que l'on puisse dire, nous révélait hier Messaoud Boudiba, chargé de la communication du Cnapest, c'est le mécontentement de la base qui s'est dégagé après la lecture des rapports des wilayas.» Pour notre interlocuteur, qui cite l'exemple de la wilaya de Mila, dont la coordination a d'ores et déjà tranché pour une grève de 3 jours les 18, 19 et 20 avril, «aucune des revendications qui diffèrent d'une wilaya à une autre n'a été prise en charge». Tout en tenant à dénoncer le mutisme des pouvoirs publics, qui sont loin, à ses yeux, de se soucier de l'application des lois qu'ils ont eux-mêmes promulguées, Messaoud Boudiba a affirmé que les représentants du Cnapest n'ont pas de quoi convaincre leurs bases. Interrogé sur «la riposte» programmée pour «convaincre les adhérents du Cnapest», Messaoud Boudiba reste toutefois prudent. «Il appartient au conseil national, qui poursuit ses travaux jusqu'au soir, de prendre la décision adéquate en toute souveraineté», a-t-il soutenu non sans faire remarquer que quelle que soit la décision prise, le Cnapest assume ses choix. Plusieurs représentants (plus de 30 wilayas ont pris part à la session extraordinaire du conseil national) ont mis en avant, entre autres, les retards dans le paiement des «arriérés des salaires» dans le cadre de l'application du nouveau régime indemnitaire, dénoncé l'exclusion des partenaires sociaux par les directions de l'éducation et rappelé la nécessité de promulguer la nouvelle décision relative à la gestion des œuvres sociales du secteur, «qui consacrerait une gestion transparente des fonds par les représentants réels des travailleurs». Sur ce dernier point, Messaoud Boudiba, qui a regretté que les syndicats autonomes, qui composent la commission installée à cet effet, n'aient pas trouvé un consensus, nous a affirmé que les trois projets (différents) actuellement au niveau du ministère devraient être remis au Premier ministre, qui avalisera le rapport final de la tutelle avant sa promulgation. Notre interlocuteur n'a pas omis de préciser en guise de conclusion que le secteur de l'éducation «va très mal». La décision du conseil national du Cnapest sera connue aujourd'hui.