L'expulsion de familles occupant illégalement des logements a été momentanément suspendue, selon une décision prise par les autorités concernées, a-t-on appris de source crédible. Bonne nouvelle pour ces familles sommées par la justice de quitter leur logement dans les plus brefs délais. Cette mesure qui peut être considérée comme une bouffée d'oxygène par ces familles, quoique provisoire, a été prise dans le cadre de la politique d'apaisement social prônée par l'Etat face à la hausse, en nombre et en intensité, de mouvements de protestation sociale enregistrés, ajoute la source. C'est ainsi qu'une instruction a été adressée aux huissiers de justice de suspendre temporairement les exécutions de décisions de justice ordonnant des expulsions. La durée de l'application de la mesure n'a pas été indiquée. Ce laps de temps sera-t-il utilisé par les autorités concernées pour trouver une solution aux familles concernées par un relogement ? Les expulsions en Algérie ont lieu, en grande partie, sur la base de décisions de justice, note-t-on. Au vu de l'ampleur prise par les expulsions, une association dénommée «SOS expulsés» a été créée pour défendre les familles menacées par cette triste perspective. En décembre de l'année écoulée, l'association avait révélé que 702 familles expulsées se trouvent dans la rue depuis 2007, dont 500 ont été expulsées en 2010. Il n'est pas question de contester des décisions de justice ni de dénier le droit aux propriétaires concernés de récupérer leurs biens, mais d'attirer l'attention sur le drame que vivent les familles expulsées qui ne demandent qu'un droit, celui de bénéficier d'un logement comme solution. Dans les expulsions, la situation est plus dramatique quand des personnes âgées et des enfants se retrouvent à la rue. Il est à noter que les expulsions en Algérie ont lieu à longueur d'année, ne prenant en considération ni la saison hivernale ni la scolarisation des enfants. Le drame participe malheureusement à la déperdition scolaire parmi les enfants scolarisés de familles expulsées, sans parler d'autres aléas liés à la détresse du vécu des personnes expulsées, se trouvant, du jour au lendemain, livrées aux affres de la rue. Ce qui est à noter, par ailleurs, c'est, comme l'avait fait remarquer auparavant le président de l'association, l'absence de prise en charge des familles expulsées pour leur relogement dans le cadre de différents programmes de réalisation de logements.