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«De nouveaux contacts sont entrepris pour la reprise des livraisons du gaz algérien vers la Belgique» Christiaan Van Driessche, ambassadeur du Royaume de Belgique à Alger :
Interrompues il y a quelques années, les livraisons de gaz algérien vers la Belgique vont reprendre, selon l'ambassadeur du Royaume de Belgique à Alger, Christiaan Van Driessche. Dans cet entretien, M. Van Driessche considère que les relations entre la Belgique et l'Algérie sont très bonnes, tout en espérant leur développement. S'agissant de la communauté algérienne établie en Belgique, elle est, selon notre interlocuteur, bien intégrée et son installation remonte aux années 1930. Toutefois, il a affirmé que les opérateurs économiques belges «se posent encore des questions» quant aux dispositions de la LFC 2009. L'ambassadeur du Royaume de Belgique en Algérie, Christiaan Van Driessche, a commencé sa carrière diplomatique en 1980. Il est en poste à Alger depuis le 1er septembre 2008. Il a été en poste principalement dans les pays subsahariens, notamment le Nigeria et l'Ethiopie, ainsi qu'au Brésil et en Israël. Le Temps d'Algérie : Comment évaluez-vous les relations entre l'Algérie et la Belgique ? Christiaan Van Driessche : Les relations entre la Belgique et l'Algérie sont très bonnes. Les échanges entre les deux pays existent depuis très longtemps. Autrefois, il y avait de grandes opérations d'exportation de gaz algérien vers la Belgique. Ce contrat est arrivé à terme, il y a quelques années. Actuellement, il y a de nouveaux contacts pour la reprise des livraisons du gaz algérien vers la Belgique. Ce gaz sera acheminé via un terminal. Il sera également livré vers les villes d'Europe du Nord. D'un autre côté, les exportations belges vers l'Algérie sont stables. Il y a des années où c'était un peu moins. Mais il faut préciser que l'Algérie est notre deuxième client dans le continent africain. Il y a un certain nombre d'entreprises belges qui activent dans divers secteurs en Algérie. Nous avons des entreprises qui ont lancé quelques investissements, notamment dans le domaine de la construction et celui de la chimie. D'autres entreprises ont des partenariats avec l'Algérie. Il y a de toutes les nuances au niveau des contacts. Nous espérons que les relations entre l'Algérie et la Belgique se développent encore plus à l'avenir. Ce sont deux pays qui ont tout pour s'entendre. D'abord, ce sont deux pays proches. J'ajouterai que les relations entre la Belgique et l'Algérie remontent à une très longue date. Bien avant l'indépendance de l'Algérie, des Belges, notamment des avocats, ont pris la défense de nationalistes algériens. Que pensent justement les opérateurs économiques belges des dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 ? Les opérateurs économiques belges se posent des questions. Sur les deux lois de finances complémentaires (2009 et 2010), je dirai que beaucoup d'opérateurs ont reculé, parce que les mesures ne sont toujours pas favorables pour l'investissement étranger en Algérie. Les opérateurs veulent avoir des garanties quand ils s'engagent sur un marché. Existe-t-il des échanges culturels entre l'Algérie et la Belgique ? La Belgique a une politique culturelle décentralisée. Ce sont les entités fédératives qui ont la charge développer les programmes culturels. En Algérie, c'est la délégation Wallonie-Bruxelles qui organise les activités culturelles en dehors des participations, des festivals ou des rencontres organisés par l'Union européenne, comme le festival culturel européen. Mais il existe aussi des activités culturelles spécifiquement belges qui ont eu lieu chaque année. Combien de visas sont accordés aux Algériens par les services de l'ambassade de Belgique ? Environ 4000 visas sont délivrés annuellement aux Algériens voulant se rendre en Belgique. Il y a ceux qui rendent visite à leur famille, certains pour affaires et une catégorie moins importante pour tourisme. A combien estimez-vous le nombre de personnes composant la communauté algérienne établie en Belgique ? La communauté algérienne établie en Belgique a commencé à s'installer depuis les années 1930. Elle se chiffre entre 35 000 et 40 000 individus. Beaucoup sont des Algériens de deuxième ou de troisième génération. Ils sont parfaitement intégrés en Belgique. Ils travaillent ordinairement comme l'ensemble des Belges. Ce n'est pas une communauté qui connaît des problèmes. Pouvez-vous nous expliquer les raisons objectives qui empêchent la composition d'un nouveau gouvernement en Belgique ? Nous avons deux grandes communautés, qui sont la communauté flamande et la communauté wallonne. Elles doivent s'entendre sur un certain nombre de points. Aux dernières élections, un parti a demandé des mesures pour obtenir un consensus. C'est à ce niveau que, présentement, nous n'arrivons pas à trouver un accord. Même avec la difficulté à en former un nouveau, je tiens à préciser que nous avons un exécutif qui gère les affaires courantes depuis maintenant presque un an. Les risques de sécession relèvent-ils de la spéculation, selon vous ? C'est de la spéculation, mais la sécession n'est pas à écarter également. C'est difficile de se lancer dans des prévisions politiques. Personnellement, je crois que la sécession est fortement à déconseiller. Les communautés belges vivent ensemble depuis bien avant l'indépendance de la Belgique obtenue en 1830. Même sous domination étrangère, que ce soit durant la période de l'empire austro-hongrois ou la brève période de l'occupation française ou néerlandaise, nous avons toujours vécu ensemble. Je pense que la majorité des Belges, dans leur fond, ne veulent pas de cette séparation des deux régions. Comment la Belgique voit-elle les derniers événements survenus dans quelques pays du monde arabe ? Je préfère vous renvoyer vers le porte-parole des Affaires étrangères du Royaume de Belgique. Mais c'est vrai que tôt ou tard, il devrait y avoir des changements. Un pays ne peut rester figé. Il faudrait seulement savoir comment doit s'opérer ce changement. Je pense qu'il y a intérêt à ce qu'il se fasse dans le calme et la tranquillité, dans le respect des normes démocratiques et selon l'envie de la majorité de la population. En tant qu'ancien diplomate dans des pays africains, comment voyez-vous l'avenir de l'Afrique durant les prochaines années ? L'Afrique possède des richesses naturelles et humaines. Nous remarquons ces dernières années une nette amélioration sur le plan économique de certains pays africains. Le continent voit l'émergence de locomotives comme l'Afrique du Sud et l'Algérie. Mais je pense que des pays doivent d'abord régler leurs problèmes internes. Et en tant qu'ancien diplomate en Israël, peut-on connaître votre avis sur le confit israélo-palestinien ? C'est un problème très difficile à résoudre. J'étais en poste en Israël, il y a de cela 20 ans et depuis, les choses ne se sont pas améliorées. Je pense que les deux peuples doivent apprendre à vivre ensemble.