Le gouvernement syrien a approuvé le projet de loi mettant fin à l'état d'urgence. Cette abrogation était l'une des principales revendications des protestataires, qui réclament une libéralisation du régime. Cette annonce intervient plus d'un mois après le début de la contestation qui s'est amplifiée ces derniers jours. Selon un haut responsable, le président syrien devra ratifier ce texte avant qu'il n'entre en vigueur, mais sa signature devrait être une simple formalité. Bachar Al Assad avait promis que la loi d'urgence serait abolie dans «une semaine maximum». Cette loi réduit les libertés publiques, impose des restrictions sur la liberté de réunion et de déplacement, et permet l'arrestation de «suspects ou de personnes menaçant la sécurité». Le gouvernement a également approuvé des projets de lois pour réglementer le droit de manifester. Bachar Al Assad avait en effet promis une loi autorisant les manifestations qui «protège les biens privés et publics de tout acte de sabotage», et assuré qu'une nouvelle loi sur la presse était «presque prête». Selon lui, «cette série de réformes (...) élargira les libertés». Ce projet de loi réglementera «le droit de manifester pacifiquement pour les citoyens, les autorisations et les mécanismes de protection des manifestants», a expliqué la télévision syrienne. Ces annonces surviennent quelques heures après que les forces de sécurité aient réprimé une nouvelle manifestation anti-régime à Homs, au nord de Damas. Des activistes ont évoqué des «tirs nourris» contre les 20 000 manifestants rassemblés sur la place de l'Horloge, rebaptisée «place Tahrir», en référence à la capitale égyptienne où s'était cristallisée la révolte anti-Moubarak. Quelques heures après l'annonce de l'abrogation de cette loi, les autorités syriennes ont procédé à l'arrestation d'un important dirigeant de l'opposition dans la nuit de mardi à mercredi. Elle laisse craindre que la levée de l'état d'urgence ne s'accompagne pas de la fin de la répression. Figure de l'opposition, Mahmoud Issa a été interpellé à son domicile à Homs vers minuit par des membres de la sécurité politique. Dans cette localité, au moins 20 personnes ont été abattues par les forces de sécurité au cours des deux derniers jours.