Après une année d'accalmie, les praticiens de la santé publique décident de reprendre le mouvement de protestation pour exiger encore une fois une prise en charge effective de leurs revendications. Le premier rassemblement auquel a appelé le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) devant le ministère de tutelle a drainé des centaines de protestataires jeudi dernier. Ils sont en effet venus de trente wilayas du pays participer au premier sit-in de contestation de l'année, déterminés plus que jamais à faire entendre leur voix. Et comme d'habitude, ils ont été accueillis par un important dispositif sécuritaire. Le président du syndicat rencontré sur les lieux a fait savoir que la base a décidé de renouer avec la protestation, après avoir constaté que les engagements de la tutelle n'ont pas été respectés. «Le ministère de la Santé n'a pas pris en charge les doléances de notre corporation, et ce, malgré la suspension de la grève illimitée lancée par notre syndicat l'année dernière», explique le Dr Merabet, qui ajoute : «nous avons décidé de mettre un terme à la trêve après avoir patienté une année». Mobilisés sur les lieux jusqu'à 14 h, les praticiens ont brandi des slogans, affichant leur ras- le-bol d'une politique qui fait dans la fuite en avant et refuse de répondre aux requêtes des médecins praticiens. Les contestataires ont, par ailleurs, reçu une invitation au dialogue de la part du chef de cabinet du ministère. Une délégation a été désignée à y prendre part, mais a été vite refroidie à cause d'une longue attente imposée sous prétexte que le chef de cabinet était occupé. «Nous estimons que le chef de cabinet n'a pas à se prononcer au nom du ministère, et nous avons tout de même accepté son invitation au dialogue. Mais nous considérons inadmissible cette déviation», tonne le même interlocuteur. Il a fait savoir à cette occasion que son syndicat allait réagir, à travers notamment une correspondance qui sera adressée au ministre de la Santé. Il lance un appel, par ailleurs, au premier magistrat du pays, pour intervenir afin de régler définitivement leur plate- forme de revendications. Il s'agit principalement de deux points essentiels, à savoir l'amendement du statut particulier et la révision du régime indemnitaire. Des instructions dictées par les hautes autorités Plus explicite, il précise que sa tutelle fait dans la désinformation totale, en annonçant que deux commissions mixtes ont été installées pour débattre des deux points en question. «Or, il n' y a qu'une seule commission qui a été mise en place, dont le travail a été paraphé par les membres participants et remis aux services de la fonction publique», indique le président du SNPSP. La raison qui a renforcé la décision des praticiens d'investir la rue, selon Merabet, sont les informations collectées auprès des responsables des services de la fonction publique qui affirmaient quelques heures avant la tenue du conseil national que la révision du régime indemnitaire n'est pas à l'ordre du jour. Les instructions viennent des plus hautes autorités», avant d'ajouter : «Ils nous ont fait tourner en rond, alors qu'ils savaient dès le départ que rien n'allait être fait». Selon Merabet, les deux sit-in ne sont pas les seules actions projetées par les praticiens. Il est fort probable que le syndicat aille vers une grève illimitée si les pouvoirs publics ne répondent pas favorablement à leurs requêtes. Cette décision sera éventuellement prise le 5 mai prochain, date programmée pour l'organisation du conseil national extraordinaire du syndicat. Ce serait, selon la même source, le dernier recours de l'organisation syndicale. Il y a lieu de noter que c'est à l'issue du conseil national ordinaire du SNPSP, tenu le 14 avril dernier à Jijel, que la reprise de la contestation ainsi qu'une série d'autres résolutions ont été adoptées. Par ailleurs, le président du syndicat affirme qu'il y aura une mobilisation plus importante de la part des praticiens, lors du prochain rassemblement, prévu le jeudi 28 avril devant le palais du gouvernement.