Alors qu'il n'en a toujours pas fini avec les médecins résidents, le ministre de la Santé devra faire face, une fois de plus, à la fronde des médecins du secteur public. En effet, après une brève accalmie, les praticiens de la santé publique montent une nouvelle fois au créneau et brandissent la menace de grève. La paralysie des hôpitaux et autres établissements publics relevant du ministère de la Santé reviendra sous peu au-devant de l'actualité faite désormais de contestation tous azimuts. C'est, du moins, la décision prise par le conseil national ordinaire du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) à l'issue de ses travaux qui se sont déroulés jeudi à Jijel. Le Snpsp compte, à son tour, investir la rue et “s'inviter” en masse aux sièges du ministère de la Santé et du Palais du gouvernement pour dénoncer la non-prise en charge effective des doléances de ce corps médical. D'autant que, comme nous l'explique le président du Snpsp, l'attente d'une éventuelle décision concrète aura été des plus longues. “Il y a d'autres dossiers plus urgents”, répliquent les responsables du département de la Santé à chaque fois que le syndicat tente de s'informer sur l'état d'avancement des projets discutés et avalisés en commission mixte. Las d'attendre vainement, les praticiens ont été donc contraints de se tourner vers la protestation sous toutes ses formes. Outre l'option de la grève qui, au vu de l'attitude du ministère de la Santé, sera inévitable dans quelques semaines, la résolution adoptée par le conseil national ordinaire du Snpsp a, d'ores et déjà, arrêté une série d'actions de contestation. La première est prévue jeudi prochain. Elle consiste en un sit-in devant le ministère de la Santé à partir de 11h. La même action sera reconduite le jeudi d'après devant le Palais du gouvernement. La résolution du conseil national du Snpsp “appelle l'ensemble des praticiens à répondre massivement à ces sit-in de protestation”. Ces deux actions ne seront en fait que le début d'une protestation qui ira crescendo puisque le Snpsp n'écarte pas l'option de la grève, surtout si la tutelle continue à reléguer aux calendes grecques le dossier des praticiens. Des instructions ont été données aux présidents de wilaya pour soumettre cette mesure au vote lors des AG qui débutent, aujourd'hui, en prévision du conseil national extraordinaire fixé au 5 mai prochain. Dénonçant “l'entrave au libre exercice syndical subi au quotidien par les adhérents du Snpsp, notamment dans les wilayas de Bordj Bou-Arréridj et d'Adrar”, le conseil apporte enfin “son soutien total et inconditionnel au mouvement de protestation des praticiens résidents et dénonce toutes les formes de pression et d'intimidation exercées par les administrations de tutelle sur les membres de la coordination nationale des résidents”.