Alors que la question de l'immigration est au cœur de très vives tensions entre l'Italie et la France, l'Elysée annonce réfléchir à une suspension provisoire de Schengen. Paris estime que la gouvernance de cet espace, qui correspond peu ou prou aux frontières géographiques de l'Union européenne, est déficiente face à l'afflux de migrants, venus de Tunisie et de Libye notamment, en Europe via l'Italie. «Il faut réfléchir à un mécanisme qui permette, lorsqu'il y a une défaillance systémique à une frontière extérieure (de l'UE), d'intervenir en prévoyant une suspension provisoire, le temps que la défaillance soit réglée», a affirmé la présidence française. L'accord en lui-même ne prévoit pas une telle suspension. Seule une «menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure» peut «exceptionnellement» justifier la réintroduction du contrôle aux frontières, durant une période limitée d'une durée maximale de trente jours, éventuellement renouvelable tant que la menace subsiste. Cette disposition a été déjà utilisée par le passé.