Un rassemblement devant la direction des moudjahidine de Constantine, sise à la cité Loucif, a été organisé hier par les fils de chouhada qui se sont contentés d'un sit-in au lieu de la marche prévue et pour laquelle, ils n'auraient pas reçu d'autorisation de la part des autorités de la wilaya. Leur action vise à protester et diffuser à travers la presse une «lettre ouverte au président de la République». Les banderoles portant des écrits hostiles aux responsables actuels des deux organisations des enfants de chouhada, ont été brandies et des slogans ont été scandés. «Ni Bounedjma, ni Houari, ont-ils clamé. Nous ne voulons plus de ces responsables qui nous représentent mal et nous ont abandonnés à notre sort !» Les protestataires qui disent ne pas se reconnaître dans ces deux organisations sollicitent l'intervention du premier magistrat du pays auprès des instances centrales concernées, pour faire aboutir leurs revendications. Il s'agit notamment de la dissolution des bureaux nationaux de ces associations et l'organisation de nouvelles élections pour former une seule organisation représentative des enfants de chouhada. Ce mouvement de protestation a été entrepris pour revendiquer l'adoption et la promulgation de la loi criminalisant le colonialisme. «Aussi, nous revendiquons une loi sur le moudjahid et le fils de chahid, nous disons non à l'oubli de l'histoire et du sacrifice de nos pères. Et nos revendications ne sont pas régionalistes mais ont un caractère national», attestent les protestataires. Leur plateforme de revendications compte six points dont la reconnaissance des concernés comme «enfants de chouhada» et non en fonction de leur position sociale ou professionnelle. Ils rejettent ainsi la désignation de «ayants droit». Ils exigent la révision de l'article 25 de la loi 99-07 dont l'application, selon eux, a suscité trop de controverses et même des conflits au sein de cette catégorie, la revalorisation de 100% de la prime de retraite et enfin pouvoir bénéficier des promotions spéciales au sein de l'administration, ceci en plus des deux catégories dans l'échelle des salaires, et ce, conformément à l'article 39 de la loi citée. Par cette même occasion, ils demandent «l'abrogation de tout l'arsenal législatif les concernant parce qu'ils ne veulent pas de lois qui portent atteinte à leur dignité plus qu'elles ne servent leurs intérêts et la mémoire de leurs pères». Enfin, les protestataires ont précisé qu'un rassemblement national des enfants de chouhada se tiendra à Alger le 8 mai. «Nous avons décidé de donner de l'ampleur à notre action», ont-ils encore soutenu avant de conclure : «nous irons jusqu'au bout de nos demandes».