Le Conseil national de transition (CNT) a demandé au Caire d'empêcher des Libyens établis en Egypte de déstabiliser l'est de leur pays aux mains de la rébellion et de financer le gouvernement de Mouammar Kadhafi. Le chef du CNT, Moustafa Abdeljalil, a accusé un cousin de Kadhafi, Ahmed Khadaf Dam, de vendre des avoirs libyens en Egypte afin de collecter des fonds au profit du gouvernement de Tripoli, qui est l'objet de sanctions financières et économiques de l'Onu. Dans un communiqué, Ahmed Khadaf Dam a rejeté ces accusations. «Je suis surpris d'entendre une telle chose, qui est totalement fausse, et je rappelle à notre frère Abdeljalil que les fils du désert n'ont jamais été et ne seront jamais les mercenaires ou les agents de qui que ce soit», a-t-il dit. «Notre frère Abdeljalil sait que depuis que j'ai annoncé ma démission au début des événements, je n'ai pas pris partie dans cette lutte que j'ai condamnée dès le départ.» Selon des médias, Khadaf Dam a rompu avec Kadhafi fin février pour protester contre la répression sanglante menée par son cousin contre les civils en rébellion contre son régime. Personnage discret présentant une forte ressemblance avec Kadhafi, Khadaf Dam est né en Egypte de père libyen et de mère égyptienne. Il a longtemps joué un rôle d'intermédiaire entre Le Caire et Tripoli. Moustafa Abdeljalil, en visite au Koweït, a déclaré qu'il avait pris contact avec le Conseil suprême des forces armées au pouvoir en Egypte, son ministre de la Justice et son procureur général pour leur demander d'agir. Il a précisé qu'une délégation de cheikhs de l'Est libyen se rendait en Egypte pour tenter d'empêcher des partisans de Kadhafi de «retourner» des dirigeants tribaux des zones frontalières contre les rebelles du CNT. Le chef du CNT a ajouté qu'une quinzaine d'Egyptiens avaient été arrêtés, sans fournir de précisions.