Des groupes de travail ont été installés afin d'avancer les négociations avec le constructeur français Renault pour l'implantation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie, a annoncé hier Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement. Ces groupes traiteront des aspects technologique (taux d'intégration de la sous-traitance algérienne), commercial et économique, a-t-il indiqué en marge de l'inauguration du 1er salon national inversé de la sous-traitance (Sanist) du 25 au 28 avril au Palais des expositions (Alger). Reconnaissant que «le dossier Renault est lourd», il a précisé : «Nous sommes en train d'étudier tout cela point par point pour que le projet soit viable». Revenant sur sa visite effectuée les 21 et 22 avril en France, le ministre l'a qualifiée de «positive». «Ma récente visite à Paris s'inscrit dans le cadre du dossier économique algéro-français. Nous étions partis sur un ensemble de dossiers confrontés à des contraintes. Nous les avons évalués, en plus nous sommes en train d'essayer de bâtir un partenariat avec les entreprises françaises». Lors de ce déplacement, M. Benmeradi avait rencontré Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français et sénateur, chargé du suivi de la coopération économique entre l'Algérie et la France, et 180 dirigeants des PME d'Ubifrance. Lors de la rencontre avec ces chefs d'entreprises, il a affiché la volonté du gouvernement algérien d'améliorer le climat d'investissement, tout en maintenant l'actuelle loi sur les investissements. «Rien ne va changer et la règle de 51-49% pour les investissements étrangers ne sera pas révisée», a-t-il précisé. «La seule chose qui est avancée aujourd'hui, c'est de travailler pour améliorer les règlements de fonctionnement. Mais dans les règles générales qui régissent l'investissement, rien n'est encore annoncé», a-t-il relevé. Il est question, par contre, de la dé-bureaucratisation et de l'amélioration des règles juridiques. Par ailleurs, le ministre a annoncé que le gré à gré sera rétabli pour permettre aux entreprises sous-traitantes d'avoir des parts de marché. Pour pouvoir augmenter leurs parts de marché, des entreprises sous-traitantes seront identifiées afin de bénéficier d'un accompagnement dans le processus de certification de leurs produits. M. Benmeradi a relevé, cependant, que les capacités de production des entreprises sous-traitantes sont faibles. Le processus de production des entreprises de la sous-traitance n'est pas suffisant et ne peut répondre aux commandes des grandes entreprises. Le groupe Sonatrach, poursuivra le ministre, utilise pour ses besoins en équipements moins de 1% de pièces de rechange fabriquées localement. A cet effet, le ministère de l'Industrie essayera d'augmenter la part de marché des entreprises algériennes, en dépit des dispositions prévues dans le code des marchés publics qui accorde un taux de préférence nationale de 25% aux entreprises algériennes. En améliorant les capacités de production des entreprises sous-traitantes, il sera envisageable de réduire la facture d'importation de pièces de rechange évaluée, selon le ministre, à 3 milliards d'euros. La facture pourra être diminuée d'un milliard de dollars d'ici 3 ans, a prédit M. Chami, directeur de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci).