La grève illimitée annoncée par 10 sections syndicales UGTA sur la douzaine que compte le secteur de la santé, tous corps confondus à Oran, a débuté hier. Les différentes structures sanitaires ont été fortement perturbées par l'arrêt de travail observé dans les différents services, ont indiqué des sources syndicales qui ont estimé le taux de suivi au premier jour de la grève à près de 92%. Concernant le cas du centre hospitalo-universitaire (CHUO), qui n'a pas suivi le mot d'ordre, une source affirme que cette défection est due au renouvellement des structures représentant les travailleurs. Réunies le 28 avril, environ une dizaine de sections syndicales qui avaient débattu de la situation du secteur avaient conclu à une situation de blocage «due aux tergiversations du ministère de tutelle qui n'a manifesté aucune réelle volonté de prendre sérieusement en charge les revendications des travailleurs», avait souligné un communiqué adressé au président de la République. Le document qui avait annoncé que seul le service minimum sera assuré avait précisé que le recours à la grève a été dicté par les tergiversations du ministre de tutelle, «qui use de ruse pour gagner du temps et atteindre ainsi la date butoir du 30 juin, délai limite pour la mise en œuvre de l'effet rétroactif des réajustements de salaires promis». «Son intervention télévisée de mardi n'a pas apporté de nouveau. Nous voulons du concret, nous ne croyons plus aux paroles, nous cesserons notre mouvement quand nous aurons des décisions écrites», affirme une source syndicale. Hier, les syndicalistes qui se disaient mobilisés pour faire aboutir leurs revendications ont observé des rassemblements au niveau des établissements sanitaires de la wilaya pour exprimer leur volonté d'aller jusqu'au bout de leur mouvement. «La paralysie a touché l'ensemble des services, tous corps confondus. Cette action unitaire se veut une réponse adéquate au ministre qui continue d'ignorer les difficultés socioprofessionnelles des personnels du secteur», affirme un syndicaliste. Un délégué des paramédicaux affirme pour sa part que l'exemple de la wilaya d'Oran pourrait faire tache d'huile, «puisque des échos parvenus de plusieurs wilayas annoncent des concertations entre les différentes sections syndicales pour arrêter un plan d'action unifié qui permettrait aux travailleurs de faire entendre leurs voix. Des sections syndicales des différentes régions du pays sont prêtes à débrayer dans les prochains jours. Les actions annoncées se feront pour cette fois en rangs unis. Nos revendications sont légitimes et ceux qui continuent de les ignorer veulent pousser au pourrissement», affirme la même source qui rappelle que la grève va se poursuivre tant que ses initiateurs n'auront pas perçu un signe clair de négociations sincères de la plateforme de revendications et principalement son point essentiel, à savoir celui relatif aux régimes indemnitaires et la permanisation des contractuels dont certains affichent déjà quatorze ans d'ancienneté, tout en étant dans une situation de précarité.