Sommes-nous bien en 2011 ? A en croire The Guardian, il ne manquerait plus que les rois mages du côté de la Perse moderne. Les adversaires du président Ahmadinejad n'auraient pas trouvé mieux pour balayer ses proches collaborateurs que de les accuser de sorcellerie. Ces prétendus «magiciens» ont été tous arrêtés pour, semble-t-il, avoir invoqués les esprits ! Même le chef de cabinet de Mahmoud Ahmadinejad a été embarqué pour sa présumée appartenance à cette bande de sorciers. Seul grief retenu contre leurs personnes, le choix du mauvais camp dans le bras de fer qui oppose depuis, le président iranien au grand guide, Ali Khamenei. C'est dire que l'accusation de sorcellerie n'est pas tombée du ciel, mais fait bel et bien partie d'une série d'attaques que le clan des Khemeneistes continue de mener de manière frontale. Tout aurait commencé quand l'actuel Président a pris la décision de limoger le chef du renseignement iranien, sans se faire par un quelconque charlatan. Une destitution qui n'a pas plu au guide suprême au point que celui-ci donne ordre que le patron des services secrets soit rétabli dans ses droits. Froissé par cette «ingérence» dans ses prérogatives de président, Mahmoud Ahmadinejad a entamé une grève de pouvoir, ne se rendant à aucune des réunions gouvernementales. Un boycott qui a fait réagir les ultraconservateurs. Précisément, l'Ayatollah Mesbah Yezdi qui a averti que la désobéissance à Ali Khamenei était l'équivalent d'un blasphème contre Dieu. Même sacrilège lorsque l'actuel chef de l'Etat avait osé défier le patron des Gardiens, un affront qui aurait valu au président Ahmadinejad une gifle ? Cela prouve au moins que la profonde crise, qui continue de secouer le régime de Téhéran, ne remonte pas à la date de l'établissement de l'acte d'accusation de sorcellerie, mais bien à ce jour où le président iranien s'était découvert une âme de modéré que les esprits ultraconservateurs ne peuvent concevoir. Ils l'ont déjà prouvé par le passé quand Mohamed Khatami était encore au pouvoir. Il faut dire que son successeur n'est pas parti d'une main molle, réclamant, au cours de la même réunion houleuse, plus de libertés pour le peuple. De la pure folie que les durs des durs du régime iranien n'hésiteraient pas à assimiler à un ralliement au camp ennemi. A l'Occident en général et au grand Satan US par-dessus le marché. Pour la simple raison que plus de libertés pour le peuple ne peut avoir qu'un seul est unique synonyme : DEMOCRATIE. Conforme à celle que le bloc de l'Ouest tente d'imposer du Pakistan au Maroc via des tentatives réussies, d'autres en cours, de renverser des pouvoirs arabo-musulmans qui, en plus de n'avoir pas répondu aux aspirations démocratiques de leurs peuples, ils n'auraient pas fait tout ce qui était en leur possible pour déraciner le terrorisme international. Au point d'obliger le gendarme du monde à concocter, dans le plus grand secret, l'opération Geronimo histoire de liquider Ben Laden, l'autre anti-démocratie qui, en son vivant, a combattu l'ennemi proche (les régimes despotiques), avec objectif de le remplacer par un régime qui s'inspirerait de la seule loi islamique. Acculés par la stratégie de libéralisation que l'Amérique d'Obama et ses alliés se forcent à dérouler au Moyen-Orient, quitte à donner des cauchemars à Benjamin Netanyahou, les ultraconservateurs au sein du régime de Téhéran sacrifieront-ils le président Ahmadinejad pour ne permettre aucune éventuelle déstabilisation, insufflée par l'Occident honni ? Des experts spéculateurs pensent qu'Ali Khamenei pourrait lancer une procédure en faveur de la destitution de l'actuel chef de l'Etat iranien après des années de bons et de loyaux services. Si elle n'a pas déjà commencé, de façon officieuse, l'accusation portée à l'encontre desdits apprentis sorciers est-elle bien réelle ?